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gardé, peut, au bout de longues années, être encore imprégné d’émotions. et de parfums pour celui qui le possède ; il peut le ressaisir de trouble, de rêverie ou de piété : c’est l’ame qui le respire, qui lui rend l’éclat, la tendre poésie des beaux momens où il fut cueilli !

Mais les momens sont loin ; les fleurs sont fanées. Erreur à celui qui possède ce trésor, s’il veut tout à coup l’offrir à la curiosité ou à l’attendrissement des autres : il est fané… on sourit, et l’on passe à des fleurs vivantes, riches de couleurs et de parfums enivrans.

Toutefois, malgré ses apparences uniformes et paisibles, la vie humble, pauvre et obscure du logis, a son drame de même qu’une vie agitée et féconde en événemens. La femme qui naît, vit et meurt près du foyer, l’artiste qui passe ses jours dans la