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HISTOIRE. — L’histoire légendaire de la Corée date de sa constitution en royaume par Tan-Koon en 2333 avant J.-C. Ce royaume fut fondé dans le bassin du fleuve Sungari, qui est maintenant connu sous le nom de Mandchurie du Sud. L’établissement du royaume Fuyu par ce roi mystique est très controversé par la critique historique, mais la venue du roi Kija de Chine, en 1122 avant J.-C. est attestée par un témoignage écrit. Jusqu’à ce jour, les habitants de Pyung-Yang ont pris soin, comme d’un reliquaire sacré, de la tombe de ce sage Chinois, qui leur donna les lois et la civilisation, et les pélerins visitent annuellement cette Mecque de Corée.

L’histoire de la Corée n’est pas pacifique ; il y eut des invasions et contre-invasions de la Chine et du Japon, telles que la conquête du pays par Gangis-Yhan en 1218, et l’invasion Japonaise sous Hideyoshi en 1592. Mais tôt ou tard la Corée réussit à refouler les invasions étrangères et maintint le pays libre et indépendant.

La dynastie de Yi, qui finit le 29 août 1910 fut fondée par Yi Taijo en 1392. Il commandait l’armée Coréenne envoyée pour envahir la Chine. Mais l’ambitieux général tourna ses forces contre son suzerain, usurpant ainsi le trône de Corée. Il conclut promptement une alliance avec la Chine et reconnut la suzeraineté nominale de cette dernière, afin de se réserver l’amitié et l’appui de l’Empire Chinois. Depuis lors la Corée vécut en État nominal de vasselage avec son grand voisin, mais elle fit des traités avec d’autres nations, et s’administra d’après ses propres lois, indépendantes de la Chine.

La Corée fit son premier traité avec le Japon en 1876, en voici le premier article : « Chosen, étant un état indépendant, jouit des mêmes droits souverains que le Japon ». Le traité Coréen-Américain fut fait en 1882 ; celui entre la Corée et la Grande-Bretagne en 1883, et un fut conclu avec l’Allemagne la même année ; avec l’Italie en 1884 ; avec la France en 1886. Tous ces traités avec les principales puissances occidentales furent faits et exécutés avant que la Chine eut reconnu la complète indépendance de la Corée en 1895, quand le roi de Corée assuma le titre d’Empereur.

En 1882, le roi de Corée écrivit au président des États-Unis : « Maintenant que les gouvernements des États-Unis et de Corée sont sur le point de se lier par un traité, les rapports entre les deux nations seront établis en tous points sur un pied d’égalité et de courtoisie et le roi de Corée s’engage formellement à ce que tous les articles du traité soient reconnus et accomplis suivant la loi des états indépendants.

Ainsi il est clair que la Corée a toujours maintenu son indépendance et son entité nationale durant les quarante siècles de son histoire jusqu’à ce que le protectorat lui fut imposé par le Japon en 1905 et que, subséquemment elle fut annexée à l’empire Japonais en 1910.



CIVILISATION. — La Corée durant la dynastie de Tan-Koon, semble avoir atteint à un degré de civilisation rarement constaté parmi les peuples primitifs, notamment dans l’art d’écrire, la culture du sol et l’apprivoisement des animaux. Mais cette civilisation fut submergée par celle des Chinois apportée par Kija, en 1122 avant J.-C. Ce noble Chinois introduisit un nouveau langage écrit, les idéographes Chinois établirent un gouvernement stable, édictèrent des lois sages et développèrent en général une civilisation qui fut même supérieure à celle qui existait en Chine à cette époque.

« Au temps de Samuel » dit un écrivain occidental, « le prophète d’Israël et de Tiglath-Pileser, roi d’Assyrie, 500 ans avant que Nabopolassar eut fondé la dynastie chaldéenne, tandis qu’Athènes était un village obscur, que l’on n’avait pas encore entendu parler de Rome et que l’Europe était un pays inculte habité seulement par des tribus sauvages ; on dit que le noble Chinois d’une aussi haute culture, posa les fondations de l’ordre social dans la Corée du Nord. Sa figure colossale domine la première histoire des Coréens, autant que Abraham domine celle des Hébreux ».

Pendant la période de la dynastie de Sila, le peuple absorba beaucoup de la civilisation hindoue à travers le Bouddhisme, qui était alors la religion dominante de la péninsule. Il cultiva les arts, bâtit des murs autour de ses cités, fortifia des points stratégiques, employa les chevaux, les bœufs et les wagons ; fit de la soie, fondit des minerais, manufactura du fer, et fit du commerce avec d’autres royaumes. Koradadheh, un géographe du xie siècle décrit les Coréens comme ayant fabriqué des clous, et établit qu’ils montaient à cheval sur des selles, portaient de la soie et manufacturaient de la porcelaine. Encore, d’après un écrivain occidental : « les archives Japonaises montrent que les Japonais eux-mêmes apprirent en premier des Coréens la culture des vers à soie, le tissage des vêtements, l’architecture, l’impression des livres, la peinture des tableaux, l’embellissement des jardins, la fabrication des harnais de cuir et le façonnage d’armes plus utiles… Tandis que les Chinois inventaient l’art d’imprimer avec des blocs de bois mobiles, les Coréens inventaient un caractère de métal en 1403. Ils employaient un alphabet phonétique au début du xve siècle. Ils employèrent le compas de marine en 1525. Ils inventèrent en 1550, un instrument astro-