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Page:L’indépendance de la Corée et la paix.djvu/39

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7o Un Coréen conduit à l’hôpital, et frappé de paralysie avec la tête écrasée par un de ces crochets ;

8o Un homme mourant fusillé dans le dos ;

9o Cent hommes avec des habits déchirés et sanglants liés ensemble avec des cordes, traînés à la prison ;

10o Deux Coréens si mal accommodés qu’ils ne pouvaient marcher, liés ensemble sur un chariot sans ressort et conduits à la prison ;

11o Des spectateurs, n’étant pour rien dans la démonstration, attaqués et frappés par des soldats ;

12o Un missionnaire Américain arrêté pendant qu’il était dans sa propre cour à regarder, mais sans plus ;

13o Des femmes renversées par des fusils et poussées à coups de pied dans un fossé.

Nouvelles apportées par un courrier venant d’Extrême-Orient. — Un autre voyageur venu de l’Extrême-Orient en apporte des récits supplémentaires d’horreurs trop épouvantables et trop nombreuses pour pouvoir les mentionner. Il confirme le rapport selon lequel une jeune fille avait eu les mains coupées : Elle criait : Vive la Corée ! avec un manifeste dans la main droite, quand un soldat trancha cette main d’un coup d’épée. La jeune fille ayant ramassé le manifeste de la main gauche et ayant continué de crier, le soldat frappa encore et trancha cette main gauche comme il avait fait de la droite.

À Chul-San, Corée du Nord, les deux mains d’un garçon de 11 ans furent coupées de la même manière, mais le garçon s’obstinant à crier : Vive la Corée ! plus fort que jamais, en sautillant, il fut frappé et mourut instantanément.

À Taiku, Corée du Sud, un jeune garçon fut passé au fil de la baïonnette et exhibé à travers la ville aux regards du peuple.

Tortures. — Les prisonniers sont torturés de la même façon et encore plus sévèrement que pendant le « Cas de Conspiration » de 1911-1913.

Les hommes sont frappés sur la tête de telle façon qu’ils sortent de prison à l’état d’épave mentale. On emploie des machines électriques pour comprimer le corps du prisonnier jusqu’à ce qu’il soit incapable de respirer, et que, finalement, il succombe. Quelques accusés sont revêtus de vestes de cuir, sur lesquelles on verse de l’eau si bien que le cuir en séchant se rétrécit et occasionne une souffrance inimaginable à ceux qui les portent. Des personnes sont suspendues par les pouces pendant des heures. Dans la plupart des cas on les force à se tenir demi-debout, demi-assises, pendant huit à dix heures consécutives.

Les hommes aussi bien que les femmes sont mis complètement à nu et roués sur des planches garnies de clous, les pointes en l’air.

Un Chrétien Japonais remarque que beaucoup des gens arrêtés sont relâchés parce qu’ils sont déclarés « innocents » mais que ces « innocents » sont obligés de rester à l’hôpital pendant des mois pour retrouver en partie leur santé.

Exposé japonais. — Dans un article du Times de Londres du 14 juillet 1919, sous le titre « Mécontentement Japonais », le correspondant cite un rapport du vicomte Kato (le leader du parti constitutionnel au Japon).

« En Corée il fut absolument nécessaire de mettre en jugement et de punir avec rigueur les officiers qui commirent les prétendus outrages et les fonctionnaires qui les tolérèrent. Ces outrages furent généralement exposés dans la presse étrangère. Ceci pour montrer au monde que les mains du gouvernement étaient nettes.

CONCLUSION

Telle est la conduite d’une puissance qui accuse la Conférence de la Paix de son extrême injustice et dénonce ouvertement les principes démocratiques du monde comme étant une dérision et une hypocrisie parce qu’on déniait son droit à l’égalité des races. Telle est la méthode de l’arrogant Japon impérialiste pour essayer d’imposer sa volonté aux pacifiques Coréens. Combien de temps le monde civilisé tolérera-t-il cet état de choses ?