La Politique Continentale de l’Empire Japonais
L’Origine de l’Impérialisme Japonais.
Au Japon, c’est une croyance universelle que la plus haute tâche d’une nation est de chercher à s’étendre par tous les moyens. Peu importe que cet agrandissement se fasse aux dépens des autres ou contre l’idéal moral dès lors qu’il peut s’accomplir. Cette extension elle-même est le plus grand des biens et toute valeur humaine peut y être sacrifiée. L’origine du dogme impérialiste remonte à l’aurore de la vie intellectuelle Japonaise. Déjà, en 200 après Jésus-Christ, l’Empereur Jingo avait essayé d’envahir le Royaume de la Péninsule Coréenne. Cette idée de conquête fut délibérément poursuivie jusqu’à la fin du xive siècle, quand Hideyoshi fit une autre tentative pour conquérir la Corée. Ce furent seulement des désordres intérieurs qui en détournèrent l’attention du peuple Japonais pendant les années suivantes. Mais elle se raviva de nouveau au commencement du xixe siècle, quand Yochida Shoin, le maître le plus respecté des hommes d’État, connus sous la dénomination de Genro (les anciens personnages politiques), qui comprenait des noms tels que : Inouye, Ito, Shinagawa, etc., prêcha l’esprit Japonais moderne avec l’Impérialisme le moins scrupuleux. Il conseilla « l’ouverture du Hokkaido, la prise du Kamtschaka et des îles Kurile ; l’absorption des îles Loochoo, l’occupation partielle de la Mandchurie, Formose, et la mise au point des relations du Japon et de la Corée, avec l’intention de revendiquer la suzeraineté du Japon sur ce royaume et de montrer graduellement une tendance agressive ».
La Conception Japonaise de l’État.
Le Genro vit que cette politique d’extension n’était possible et effective que si le gouvernement était complètement centralisé dans la personne du Mikado. « L’Empereur du Japon », pour emprunter les expressions d’un Japonais M. G.-E. Uyehara, « est le Centre de l’État aussi bien que l’État lui-même. Il est, au regard des Japonais, un titre Suprême dans le Cosmos du Japon, comme Dieu est dans l’Univers, pour les philosophes panthéistes. Tout émane de Lui, en Lui tout subsiste, rien n’existe sur le sol du Japon qui ne dépende de Lui. Il est le seul maître de l’Empire, l’auteur de la loi, l’arbitre de la justice, des privilèges et de l’honneur et le symbole de l’unité de la nation Japonaise ». Cette idée est expressément incorporée dans la Constitution Japonaise dont le troisième article est comme suit : « L’Empereur du Japon est divin et inviolable. »
« Comme cet article, important pour des buts politiques, dans l’esprit officiel Japonais », dit M. W.-W. Mc Laren, « n’existe que sur le papier, l’autocrate constitutionnel, l’Empereur est, en réalité, complètement éclipsé par ses actifs agents exécutifs, le Genro et le Cabinet. La politique de l’Empire est incarnée dans ces deux groupes, qui, pour la consolider en appellent à la loyauté de l’Empereur et au chauvinisme du peuple. Cette politique a été pratiquée si assidûment depuis le milieu du dernier siècle qu’aucune race ne peut être comparée aux Japonais à ce point de vue, excepté les Prussiens. »
La Politique formulée.
Avec la centralisation complète des pouvoirs, le Genro et ses successeurs ont commencé l’exécution du programme Yoshida. Mais ce programme n’est pas suffisant : une nouvelle extension est nécessaire. En conséquence, la guerre avec la Russie étant terminée et son succès inattendu aidant, un nouveau programme fut proposé pour l’extension de l’Empire Japonais. Toute la nation fut encouragée à émigrer à Mexico et dans d’autres contrées de l’Amérique du Sud et des îles de l’Océan, avec des mots de passe politiques tels que : « Yare Mexico ! Yare Nang-Yo ! » ce qui veut dire « En avant vers Mexico, en avant vers le Sud. » Ces idées