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Benefiss, s. m. Bénéfice, gain, profit, lucre, émolument, avantage. — Le bénéfice est principalement ce que l’on gagne sur ce que l’on vend pour le compte d’autrui ; il ne se dit guère pour gain que par les banquiers et gens d’affaires. Le gain est problématique, légitime, ou illicite : le profit est assuré, clair et net, mais médiocre. Le lucre naît de l’industrie, d’un emploi, d’une charge, ou du travail de ses mains ; il me semble plutôt le fruit des peines et des veilles que l’odieuse récompense de la cupidité. Les émolumens sont affectés aux emplois ; ils signifient en outre les revenans-bons et le casuel. Les avantages sont plus assurés que douteux. Un marchand doit vendre avec bénéfice, en se contentant d’un gain honnête. Combien de servantes bornent leurs gages à leurs petits profits. Beaucoup d’artistes préfèrent la gloire au lucre. On se fait souvent de forts émolumens avec des emplois bien médiocres. Un avantage réel, vaut mieux que de hautes espérances. — Privilège, dignité.

Benefissi, s. m. Bénéficier, qui a un bénéfice. — Bénéficier, v. n. tirer du profit.

Beneutî, s. m. Bénitier, vase à mettre de l’eau bénite.

Béni, v. a. Bénir, consacrer au culte ; donner la bénédiction à… Louer remercier. — Dieu bénit des nations, des peuples, des familles, il est, béni de tous les cœurs vertueux. Les bons princes sont bénis. La Sainte Vierge est bénie entre toutes les femme. Les armées bénies de Dieu sont toujours heureuses. — Bénit. Bénite. — Pain bénit, cierge bénit ; chandelle bénite, des drapeaux bénits ; De l’eau bénite de cour dans les autres acceptions, béni, bénie.

Benn, s. f. Banne, pour transporter du charbon.

Benureu, adj : et s. Bienheureux, très-heureux ; béatifié. — Joint à un verbe bienheureux fait deux mots : je le tiens bien heureux.

Benvitt. Voy. Beinvitt.

Berbi, s. f. Brebis. — Si ki-s’fai berbi li leu l’magne : Qui se fait brebis le loup le mange, il est dangereux d’être trop bon.

Berik, s. f. Lunettes, verre monté, et taillé de manière à soulager la vue : Besigles, lunettes qui s’attachent à la tête.

Berlandé, v. a. Niaiser, badauder, bayer, battre le pavé. — Brelander signifie en français, fréquenter les billards, les maisons de jeu.

Berweté, v. a. Brouetter. — Gi berwett, no berwetan. — Je brouette, nous brouettons.

Berweteu, s, m. Brouetteur, celui qui traîne les hommes dans une brouette. — Brouettier, celui qui transporte des terres dans une brouette.

Berwett, s. f. Brouette tombereau à une roue. — Fé berwett, ne pas entrer dans les quilles avec la boule.

Beu, s. m. Collusion : Convention secrète, tacite, simulacre.

Beur, s. m. Bure, puits des mines de charbon de terre, etc.

Beûr, v. a. n. Boire. — Beûr comm on trô : Boire comme un trou, comme un templier. — Beûr à gogo, altal-larigo : Boire