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l’emplacement de l’entrée. La tour d’angle resta debout.

À la paix, de nouveaux bâtiments d’exploitation s’élevèrent, et depuis 1608, où le domaine entier fut affermé 3.600 livres[1]. Coëtfrec ne connut plus que les travaux des champs. De la famille du Parc de Locmaria il passa aux Le Pelletier de Rosanbo qui, presque deux siècles après, le possèdent encore aujourd’hui[2].


Date de la construction. Autant que l’on en peut juger par ce qu’il nous en reste, le château de Coëtfrec a été construit, sinon d’un seul jet, du moins dans un espace de temps relativement court. On ne remarque nulle part de collages ni de décrochements bien nets. Sauf une exception que je signalerai, l’appareil est partout homogène. Le système défensif est aussi d’un seul parti.

Les canonnières rondes surmontées d’une mire, percées sans ébrasement extérieur dans les revêtements des remparts, annoncent la transformation récente de l’armement. Il est impossible, en effet, de voir des archères agrandies dans les casemates de la tour d’ange, pour ne prendre que celles-là.

Toutefois, ce qu’on appellera plus tard le profil de la fortification n’a pas changé : la faible épaisseur des murs n’est pas augmentée — trois mètres en moyenne, — encore moins renforcée par les terrassements dont on remparera bientôt les anciennes courtines : le commandement n’est pas baissé ; d’autre part, le tir de plein fouet se fait toujours à travers la masse couvrante.

Enfin, l’utilisation du chemin de ronde, pour battre par les mâchicoulis l’angle mort du fossé, a été maintenue, comme l’indiquent les fragments conservés de la ligne de

  1. Arch. des Côtes-du-Nord, E. 1644.
  2. Les archéologues doivent savoir gré à M. le marquis de Rosanbo de leur conserver ces belles ruines, et l’auteur de ce mémoire doit le remercier spécialement des facilités qu’il lui a amicalement données.