des sources variées ; habitude prolongée pendant des siècles d’une méthode purement orale, donc facilement ouverte à toutes les influences, délibérées ou accidentelles : c’est de quoi préparer des syncrétismes auxquels son tour imaginatif et son besoin assez faible de logique rigoureuse inclinaient d’ailleurs l’esprit hindou. La force persuasive qu’exercent sur lui des rapprochements et des étymologies fantaisistes, le prédisposent à des combinaisons dont s’éblouit sa facilité brillante. Nulle orthodoxie catégorique ne le met en défense.
Tel est le milieu où s’élabore la pensée religieuse de ce moyen âge hindou. Il plonge dans les croyances et les pratiques de l’immigration aryenne ; il aboutit aux formes familières du brâhmanisme hindouiste. Il couvre donc une vaste évolution. Malheureusement, surtout dans la période ancienne, le mécanisme nous en échappe. La littérature védique a seule encore la parole : elle le masque beaucoup plus qu’elle ne le révèle. Tandis que le mouvement se poursuit dans les couches profondes, elle ne reflète que ce que professent les milieux élevés de la classe sacerdotale. Il faut compter avec le régime des classes et des castes, avec le privilège littéraire des brâhmanes. Les faits, ici, ne se classent pas seulement par leur âge, mais par le niveau social auquel ils correspondent. Le rapport qu’il est naturel d’établir