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Trois écussons, soutenus en pal de la crosse abbatiale, se remarquent encore l’un au centre de l’édifice, les deux autres sur chaque pavillon latéral ; le blason qu’ils portaient a été gratté et mutilé : c’était celui de l’abbesse Magdelaine de la Fayette, qui écartelait ses armes paternelles de celles de sa mère, issue d’une branche cadette de la Maison de Bourbon.

Ce qui précède indique assez que c’est Mme  de la Fayette qui fit reconstruire le grand corps-de-logis décrit ci-dessus.

Le 24 mars 1670 furent solennellement posées les deux premières pierres de cet édifice : l’une par Mgr  Charles-François de la Vieuville, évêque de Rennes ; l’autre par Mme  l’abbesse Magdelaine de la Fayette. À chacune d’elles était scellée une plaque de cuivre armoriée portant une inscription latine dont la teneur a été consignée dans les archives du monastère. Voici celle de la première pierre :

« In nomine Jesu Altissimi. Illustrissimus D. Carolus Franciscus de la Vieuville episcopus Rhedonensis, harum œdium inchoationi adfuit, benedixit, omnibusque J. C. Sponsis eas habitaturis veram pacem exoptavit. Anno Christi Mo DCo LXXo. Indictione VIII. IX Kal. aprilis. »

Sur la seconde pierre on lit :

« Deo optimo maximo favente, Dna Magdalena de la Fayette natalibus virtutibusque clarissima has aedes vetustate ruentes in ampliorem formam a fundamentis renovandas singulari zelo suscepit inchoavitque, Anno Christi Mo DCo LXXo. Indict. VIII. IX Kal. aprilis. »

La construction de Magdelaine de la Fayette n’était qu’une partie des bâtiments de l’abbaye de Saint-Georges. Il reste à peine aujourd’hui la moitié de ce qui en constituait l’ensemble au moment où le gouvernement révolutionnaire, s’emparant violemment de la propriété des religieuses bénédictines, chassa