Fayette, il s’en présente plus d’une qui a laissé une mémoire sainte et bénie dans sa famille monastique. D’autres ont été plus ou moins mêlées aux évènements du siècle contemporain.
La plupart rappellent, par le nom des illustres maisons d’où elles sortaient, que le personnel du couvent, pendant sa longue existence, se recruta surtout dans les anciennes races du pays. Qu’on me permette d’en citer quelques exemples :
Au xiie siècle, je trouve Adèle ou Alix de Bretagne, sœur d’Alain Fergent et fille du comte Hoël (1085–1152) ; — Adélaïde de Mathefelon (1153–1164) ; —Alix de Vitré (1169–1181).
Au xiiie siècle, Alix de Champagne (1235–1250) ; — Agnès d’Erbrée (1250–1270).
Au xive siècle, Catherine de Mathefelon, sœur de Foulques, évêque d’Angers, prélat de vie sainte et exemplaire (1294–1317) ; Catherine fut la restauratrice de l’abbaye, qu’elle releva de ses ruines. Deux autres filles de la même maison portèrent aussi la crosse abbatiale de Saint-Georges ; — Jeanne de Laval, sœur de messire Pierre de Laval, évêque de Rennes (1357–1364) ; — marquise de Rieux (1364–1377) ; — Julienne du Guesclin (1377–1404), sœur du grand connétable.
Au xve siècle, Isabeau Turpin de Crissé (1405–1440) ; — Perrine du Feu (1441–1471), qui eut de vifs démêlés avec l’abbé de Saint-Melaine, démêlés qui exigèrent l’intervention du pape Nicolas V.
Françoise d’Espinay précède, au début du xvie siècle, deux autres abbesses de son nom ; — en 1522, Isabeau Hamon, sœur de deux évêques, l’un de Vannes, l’autre de Nantes, fut choisie par le roi François Ier, sur la demande du vénérable Yves Mayeuc, évêque de Rennes, pour procéder à la réforme de l’abbaye, où s’était introduit le relâchement avec l’oubli de la règle.
A partir de cette date, le gouvernement du monastère fut remis à des mains fermes et prudentes. En commençant à