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CHAPITRE IV.

L’abbaye sous le duc Conan II et sous Alain Fergent. — Le comte Geoffroi-le-Bâtard. — Giron, fils d’Ansquetil, premier sire de Châteaugiron. — Les sires d’Acigné. — Un des premiers croisés bretons. — Le prévôté de Pleubihan.

Le duc Alain III venait de mourir en Normandie ; il fut, d’après les chroniqueurs contemporains, victime d’un empoisonnement. C’était en 1040, au retour d’une expédition contre les seigneurs normands rebelles à son pupille, le jeune duc Guillaume-le-Bâtard, fils du fameux Robert-le-Diable, mort à Nice en 1036, au retour de son pèlerinage de Jérusalem, comme il a été raconté ci-dessus.

La duchesse Berthe, veuve d’Alain, avait la tutelle et la garde de son fils Conan, âgé de trois mois. La nouvelle du décès de son époux lui arrive. Dans les premiers moments de sa douleur, la princesse exhale ses regrets, et pour obtenir des religieuses de Saint-Georges de plus ferventes prières pour l’âme de l’illustre défunt, elle leur fait don de la paroisse de Plogasnou, dans le pays de Léon, avec tous les droits seigneuriaux et domaniaux, les privilèges, rentes et revenus appartenant au comte suzerain[1].

A vingt-deux ans de là, en 1061, Conan ratifiait solennellement cette donation de sa mère Berthe, d’accord avec ses grands vassaux.

Conan, on l’a vu déjà, se montra fidèle protecteur des im-

  1. Parochiam que est in pago Leonensi que vocatur Ploicathno (Plogasnou), totam ex integro et quidquid juris habebamus cum toto dominio nostro : ut abbatissa Sancti Georgii ita libere et principaliter teneat, sicut ipse consul solebat tenere. (Cart., fo 7, vso.)