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Page:La Bigne Villeneuve - Cartulaire de l’Abbaye Saint-Georges.djvu/53

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L’abbaye avait des possessions jusque dans la Cornouaille, à Quimper, par don d’Alain Fergent, et dans la paroisse de Briziac, près du Faouët [1].

On pourra consulter du reste, sur ce point, le texte des Bulles qui seront insérées, à leur place, dans le Cartulaire, dans l’Appendice, et encore les renseignements très-complets que fournira au lecteur l’aveu rendu au roi, en 1665, par Mme de la Fayette.

La fin du xiie siècle vit presque la ruine de Saint-Georges : le monastère et l’église furent alors la proie du pillage et de l’incendie. C’était pendant les guerres sanglantes et acharnées que se faisaient entre eux les Plantagenets d’Angleterre, cette race féroce et brutale dont la Bretagne eut tant à souffrir.

Le roi Henri II avait, dès 1160, mis la main sur ce beau duché, sous prétexte de prêter à Conan IV sa protection contre Eudon de Porhoët et les autres barons ligués pour empêcher ce triste prince de livrer la Bretagne au monarque anglais. Le mariage de Geoffroi, fils du roi d’Angleterre, avec Constance, unique héritière de Conan, ne mit point fin aux querelles et aux désastres de la guerre. Le père et les fils étaient toujours en discordes, dans cette famille des Plantagenets. En 1183 [2], Henri I, pour se venger de son fils Geoffroi, brouillé avec lui, vint avec ses Brabançons ravager le pays de Rennes. Il prit et brûla en partie cette malheureuse cité. Geoffroi, à son tour, accourut, chassant devant lui l’armée de son père ; il assiégea Bennes, s’empara de vive force du château que les chroniques nomment « la tour de Rennes ; » il brûla une partie de la ville, avec l’abbaye de Saint-Georges.

On croit qu’il répara les ruines qu’il avait faites et que la

  1. Aujourd’hui Priziac, canton du Faouët, dans le Morbihan.
  2. Chronique de Robert du Mont.