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ciers de son fief dans la ville de Rennes et aux environs immédiats, l’abbesse de Saint-Georges partageait avec le seigneur duc, l’évêque de Rennes et le baron de Fougères, un droit de coutume, dont le détail est des plus curieux. Il faut, pour s’en rendre compte, lire le texte de l’aveu de 1665, qui reproduit d’anciennes formules.

Ce droit de coutume se levait dans la ville de Rennes. Il comprenait le Minage, redevance ou debvoir sur les blés : « Ce debvoir, dit l’aveu ci-dessus rappelé, est de telle nature que pour somme de bled entierre est deub deux deniers, de quoy il apartient trois mailles audict Seigneur Roy (ou Duc), et l’autre maille est départie entre ledict Seigneur Roy pour cause de sa baronnie de Fougères, l’Evesque de Rennes et lesdictes Abbesse et couvent de Sainct-Georges. Et sy ledict bled est levé en ceste dicte ville pour le porter ailleurs, il en est deub un denier pour le debvoir de Levage et transport ; de quoy ledict Seigneur Roy prend une maille et l’autre maille doibt estre divisée entre ledict Seigneur Roy par cause de sa dicte baronnie de Fougères et lesdictz Evesque et Abbesse et couvent de Sainct-Georges. » [1]

Étaient aussi compris dans la susdite coutume et partagés tiers à tiers les droits de trépas ou trespas, c’est-à-dire de transit, comme on dirait aujourd’hui — « par la ville et neuf paroisses de Rennes » — sur les poissons salés ou frais, sur les vins, sur les denrées, sur les draps, sur les marchandises diverses comprises sous le nom de merceries, sur les cuirs, sur les animaux vivants, sur les sels, les beurres, fromages, etc. — Tout cela avait quelque rapport avec nos octrois modernes.

Une ancienne concession ducale, rappelée en 1410 par le

  1. La maille valait donc la moitié du denier. C’était la plus petite monnaie.