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de Rennes, manuscrit de 1115, en fait déjà mention comme d’un usage ancien.

Voici en quoi il consistait : le mardi de Pâques, chaque année, le Chapitre de Saint-Pierre de Rennes se rendait processionnellement en grand appareil, accompagné de tous les clercs et gens du chœur de la Cathédrale, à l’église abbatiale de Saint-Georges, où un des chanoines célébrait la grand’- messe solennelle. A l’issue de l’office divin, dans le cloître du monastère, la cellerière du convent, au nom de l’abbesse et de ses sœurs, présentait aux délégués du vénérable Chapitre une grande bassinée de bouillie de fleur de froment et de lait cuite « preste à menger, dit le manuscrit cité, et bien honnestement fecte et appareillée. »

Les procès-verbaux conservés dans les registres capitulaires constatent régulièrement l’exercice annuel de cette cérémonie, jusqu’à la fin du xvme siècle ; ils ajoutent que la bouillie offerte devait être un peu urcée, « modicam ussata. » — Les chanoines acceptaient, redevance, en constatant le droit que l’ÉglLse de Rennes y avait ; la cellerière protestait qu’elle ne faisait ainsi que se conformer à une antique coutume. Puis le Chapitre abandonnait la bouillie à ses serviteurs, qui s’en régalaient, ou bien la faisait distribuer aux pauvres.

Le dernier procès-verbal que j’aie retrouvé aux archives départementales d’Ille-et-Vilaine est de 1770.