Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/112

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DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE 27 25 efprouué la faueur du roy; mais·de la liberté, quel goult elle a, combien elle eft douce, tu n’en fçais rien. Or, ii tu en auois tafté, toymefme nous confeillerois de la defendre, non pas auec la lance & l’efcu, mais aueo les deus & les ongles. Le feul Spartain difoit ce 30 qu’il falloit dire, mais certes & l’vn & l’autre parloit comme il auoit efté nourry; car il ne fe pouuoit faire que le Perfan eut regret à la liberté, ne l’aiant iamais eue, ni que le Lacedemonien endurait la fuietion, 3 aiant goufté de la franchife. 35 Caton l’Vtiquain, eltant ancore enfant & fous la verge, alloit & venoit fouuent ches Sylla le dictateur, tant pource qu’à raifon du lieu & maifon dont il eltoit, on ne lui refufoit iamais la porte, qu’aufli ils eltoient proches parens. Il auoit toufiours fon maiftre quand 40 il y alloit, comme ont accouitumé les enfans de bonne maifon. Il ûapperceut que, dans l’holtel de Sylla, en fa prefence ou par fon commandement, on empri- fonnoit les vns, on condamnoit les autres; l’vn eltoit , banni, l’autre eftranglé; l’vn demandoit la conlifcation 45 d’vn citoien, l’autre la teite : en fomme, tout y alloit noncomme ches vn officier de ville, mais comme ches vn tiran de peuple, SL c’eftoit non pas vn parquet de iuftice, mais vn ouuroir de tirannie. Si dit lors à fon A · VARIANTES toy mefme, tu nous confeillerois ». 38. « on ne luy fermoit iamais les ng. « Le feul Spartiate ». portes ». 30. « mais certes l‘vn & Vautre 40. « comme auoyent accoultumé difoient, comme ils auoient efté les enfans de bonne part ». nourris ». 44. « le conflsque ». gz. « le Perle p. 46. « de la ville ». 34. « goufté la franchife ». 47. ai du peuple ». ` . 4 35. «l‘Vticnn». 48. «vnc tauerne de tirannie ».