VERS FRANCOIS 259 S’elle voit rien qui façon d’armes aye, I Lors fon Roger elle croit qu’elle aduife, 60 Et tout à coup fon œil moite Pefgaye. Si d’vn chenal ou d’vn laquay ûaduife, C’elt vn meffage. Ainii elle fe paye; , Et bien qu’encor cett efpoir la deçoit, _ Vn autre apres & vn autre en reçoit. 65 Du mont fouuent, armee, fi deualla, Croyant pour vray qu’en la campagne il foit; Puis ne trouuant perfonne, f>en alla, V Et croit qu’il eft monté par autre voye. Le vain delir qu’en y allant elle a, 70 Celuy là mefme au chafteau la renuoye : Il n’eft icy ne là; mais ce pendant Le temps promis fe paffe en attendant. D’vn iour paiïa le temps attendu d’elle, Deux, trois, huiét, vingt, & enco1·esl’amante 75 Ny ne le voit, ny de luy n’oit nouuelle. Lors fe plaint elle, & fi fort fe lamente, Qu’elle euft fait deuil aux Seurs par fa querelle, A qui fouftient chafque poil fa ferpente, Tant elle fait d’oultrage à fon poil d’or, 80 Sa blanche gorge & fes beaux yeux encor. Donc il elt dit, donc c’eft ma deftinee, Que ie cerche vn qui me fuit & fe cache, Que i’eftime vn dont ie fuis defdaignee, Que ie prie vn qui de m’au0ir fe fafche. 85 Il me veut mal: à luy ie fuis donnee, Luy qui fe plaift tant qu’il faudra qu’on tafche Faire du ciel les Deelïes defcendre, Si à aimer on le veut bien apprendre.
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