Page:La Boétie - Discours de la servitude volontaire.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

duc de Saxe(¹), [le L]andgrave, le marquis de Brandebourg, le duc de Vitember, les villes d’Allemagne. Il n’avait pas là une pleine et entière domination comme sur ses vrais sujets ; et, davantage, il fallut qu’il reçût cette condition de ne contreroller personne pour assembler en un les forces de l’Allemagne, afin de résister à l’armée du Grand Seigneur, qui venait lors à Belgrade. Au contraire, notre Roi n’a qu’à faire à son peuple, et duquel il est pleinement et absolument maître et seigneur ; et, en lieu que la crainte du Turc mène l’Empereur à cette extrémité de laisser vivre chacun à sa mode, tout au contraire les avertissements de nos voisins nous somment de ne le faire pas.

Reste ce point qu’il n’y a lieu de consultation là où il est impossible de faire autrement, et qu’à cause de la multitude des églises nouvelles, il faut céder à la nécessité, contre laquelle aucune raison ne peut valoir ; or, à cette occasion, puisque le Roi ne veut introduire la nouvelle, [mais] du tout maintenir l’ancienne, [je crois] qu’il n’y a que ce moyen de les maintenir toutes deux.

Premièrement, je dirai ce qu’il me semble être bon de faire, et puis après il faudra voir s’il est possible de l’exécuter. Mon avis est de commencer par la punition des insolences advenues