Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/439

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[1217]
307
croisade contre les albigeois.

grand besoin, pour gouverner la ville et veiller à ses intérêts ; pour défendre les droits du comte, ils ont choisi un viguier bon, homme de valeur et de science, habile et agréable. L’abbé[1] et le prévôt rendent chacun son église, [5970] dont le sommet[2] et le clocher furent mis en état de défense. Et le comte se tient à Toulouse, son chef-lieu seigneurial ; mais ses pires ennemis chevauchent en bataille, Guiot et Gui son oncle[3], et les autres chefs, de bon matin, le vendredi, armés du fer et de l’acier. [5975] Dieu veuille le défendre !

CLXXXIV.

Dieu veuille le défendre ! car le temps est arrivé où le comte est reçu avec amour dans Toulouse ; et dès lors Prix et Parage sont à jamais restaurés. Mais Guiot et Gui y viennent pleins de fureur, [5980] avec leurs belles compagnies, et suivis de leur convoi. Alain et Foucaut, sur les chevaux crenus, enseignes déployées et les gonfanons dressés, chevauchent vers

  1. L’abbé de Saint-Sernin ? Il s’appelait Jordan, voy. Gall. Christ., XIII, 95.
  2. Pena peut s’entendre en ce sens ; voy. Du Cange, pinna. Il ne serait cependant pas impossible que le copiste eût écrit pena, au lieu de porta.
  3. Guyot, fils (voy. p. 290, n. 1), et Gui frère de Simon de Montfort. P. de V.-C. p. 109 e : « Audito nuntio de proditione Tolosæ, Guido de Monteforti frater comitis, et Guido filius ejusdem comitis, et plures milites cum eis quos comes dimiserat in partibus Carcassonæ ut custodirent terram, cum festinatione perrexerunt Tolosam, et miserunt se in munitionem prædictam (le château Narbonnais) ubi erat comitissa, et in domibus forinsecis, ne adversarii a parte exteriori obsiderent munitionem. »