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introduction, § viii.

tenant un poème provençal qu’il appelle Canso de San Gili. Il en parle et en cite ou traduit quelques vers dans ses notes sur l’Histoire de Languedoc de Vaissète, t. III, additions, p. 108, 110. Une trentaine de vers tirés du même ms. sont publiés d’après une communication de Du Mège, dans les Galeries de Versailles, éd. in-8o, t. VI, partie II (1844), p. 12. On ne sait ce qu’est devenu ce ms. qui avait sans doute pour objet principal le récit des hauts faits du comte de Toulouse Raimon de Saint-Gilles[1].

2° M. Milá y Fontanals a signalé dans la Rivista de Archivos, Bibliotecas y Museos, de Madrid, n° du 5 octobre 1876, un fragment d’un ancien poème provençal sur la croisade. Les deux vers qu’il cite se rapportent certainement à un épisode du siège d’Antioche[2]. Il serait fort possible que ce fragment appartînt à la chanson signalée par Du Mège.

Il n’est pas impossible, on le voit, qu’il ait existé une chanson d’Antioche en provençal, à côté de la chanson française qui nous est parvenue retravaillée et rajeunie. Dans ces circonstances, il est prudent de laisser en suspens,

  1. Le Polybiblion (1878, p. 285) a signalé, dans une note communiquée par M. Riant, la disparition de ce ms. qui, vraisemblablement, se retrouvera un jour dans quelque bibliothèque privée.
  2. Les voici :

    La batalha tengueron lo divenres mati,
    Pres la Bafumaria el cap de Pont Petri.

    Pont-Petri est probablement une mauvaise leçon ; le voisinage de la Bafumaria indique qu’il s’agit du pont sur l’Oronte, le Fer ou Ferne des textes romans, qui était situé au N.-O. de la ville. La porte qui mettait Antioche en communication avec ce pont est appelée par Graindor la « porte de Fer de la mahommerie » {Chanson d’Antioche, éd. P. Paris, I, 229). — Il est bien à désirer que la publication complète du fragment signalé par M. Milá ne se fasse pas attendre.