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Page:La Corée Libre, numéro 3, juillet 1920.djvu/36

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Lettre ouverte à l’ASIAN REVIEW de Tokio


Remise au point des assertions du Docteur Giichi Soyejima dans son article : « La Nécessité des relations harmonieuses entre la Chine et le Japon ». (Numéro d’avril de l’Asian Review, page 254 sq.)

Nous ne réfuterons pas dans son ordre l’article du Dr Giichi Soyejima, ce qui serait pourtant bien intéressant et ne manquerait pas de sel car, malgré le Style emphatique qu’il emploie pour laisser croire au désir qu’auraient les Japonais de se rapprocher des Chinois, à chacune de ses phrases, à chacun de ses mots, il laisse passer l’oreille, non seulement la sienne, mais toutes les oreilles japonaises, et elles sont longues ! Nous nous contenterons simplement de remettre au point les questions essentielles et tronquées à dessein par ce docteur nippon au sujet de la Corée.

Ce docteur ose affirmer que : « Pour l’allégation des Chinois disant que les desseins du Japon sont de faire de la Chine une autre Corée, il n’y a là qu’un simple malentendu ». « La Chine et la Corée ne peuvent être traitées pareillement. Quoique la Corée fut également d’une vieille civilisation, son territoire était si petit (250.000 km. carrés !) que son existence devenait difficile ». Pour ce docteur : « La Corée était prédestinée à être soumise par l’une des trois puissances russe, chinoise ou japonaise » et « il était impossible pour le Japon de pouvoir sauvegarder sa défense nationale aussi bien que la paix dans cette région du monde en laissant la Corée demeurer dans la vieille situation précaire où elle se trouvait. Ce fut celte raison qui obligea le Japon à annexer la Corée avec un sacrifice considérable d’argent et des difficultés nombreuses dans l’administration de la péninsule. En d’autres termes, l’annexion fut effectuée à la suite des intérêts communs grandissant entre le Japon et la Corée, et en réponse à l’appel des Isshinkaï, puissante organisation politique coréenne groupant 1.500.000 membres et différents autres groupements, avec l’assentiment de l’Empereur de Corée d’alors. Rien n’est donc plus éloigné de la vérité que de considérer cet acte comme une agression de la part du Japon ».

Nous surprenons les Japonais, une fois de plus, en flagrant délit de mensonge, ce qui du reste ne les gêne guère chaque fois que cela peut leur être utile, mais ici le Docteur Giichi Soyejima se trompe grossièrement, tout au moins maladroitement, car la vérité sur les agissements nippons en Corée sont à l’heure actuelle universellement connus.

Le groupement « Isshinkaï », qui ne comprenait pas 1.500.000 membres, loin de là, était composé d’une bande d’individus à la solde des Japonais, traîtres à leur patrie comme il en existe trop malheureusement un peu partout, et le premier ministre I-Yi qui se