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L’ACTION CORÉENNE


I. — Les Événements de An-Tong

Malgré la répression sauvage qui sévit depuis l’an dernier en Corée, malgré des semblants de réformes octroyées du bout des doigts par les Nippons, bien décidés, l’orage passé, croient-ils, à les annuler, la révolte coréenne n’a pas ralenti d’une seconde son activité. Les Coréens font une défense pacifique contre le Japon, tenaces, à l’instar de leurs frères d’Égypte ou d’Irlande, ils ne cesseront la révolte que le jour où ils recouvreront la complète liberté et l’indépendance absolue.

An-Tong, et ses environs, à la frontière, est un gros centre de leur activité révolutionnaire. C’est de là que partent les patriotes coréens, en petites troupes pour faire des guerillas acharnées contre la gendarmerie et les gardes-frontières nippons.

Voici les renseignements que nous avons obtenus sur les révolutionnaires coréens : « Le mouvement des révolutionnaires coréens s’accentue depuis le mois de mars de l’année dernière. Ils prennent le fleuve « Ya-lou » pour leur base. Mr. An Ping-tseu, président du « Corps des jeunes », a déployé une grande activité dans la sous-préfecture de An-tong, et son allure était bien secrète. Malheureusement, il fut arrêté le 16 du mois dernier, ainsi que cinq de ses camarades, par plusieurs centaines de soldats et agents de police japonais. Ses derniers ont tiré des coups de feu sur 40 à 50 révolutionnaires coréens (demeurant près de la résidence de Mr. An Ping-tseu) qui ont tenté de se sauver. Mr. Yen-Sie-ying a été tué par eux et un grand nombre d’autres ont été blessés. En même temps, le Ministère de la Marine japonais a envoyé quatre navires dans ce district pour rechercher les révolutionnaires coréens. »

(Écho de Chine, Shanghaï, 5 juin 1920.).

Shanghaï, 10 juin (par courrier). — An-Tong a été le centre des plus récentes activités. Le stamer Kulin a été arrêté dans le port, afin d’y perquisitionner et de rechercher à bord les révolutionnaires coréens. Des bâtiments de guerre japonais surveillent le port. Les Japonais ayant eu l’intention de cerner la ville pour s’emparer des Coréens, ceux-ci prévenus à temps, se sont enfuis à Hong-Tong-Kéou, ville des environs ; les troupes nipponnes ont fait un raid contre cette ville où il y eut plusieurs tués, blessés et prisonniers.

En représailles les révolutionnaires Coréens ont abandonné leur attitude pacifique antérieure ; ils sont accusés d’avoir tué plusieurs de leurs compatriotes, dont quelques hauts fonctionnaires qui avaient accepté de servir les conquérants de leur Patrie. On a découvert de nombreuses bombes près des bâtiments du Gouvernement.

(Brooklyn Standard Union, 11 juillet 1920)