Page:La Corée Libre, numéro 4 et 5, août-septembre 1920.djvu/22

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Des réunions, des conférences, des publications se font régulièrement dans toutes ces villes et la juste et noble cause des Coréens gagne le sentiment loyal des Américains.

En Angleterre. — Une Ligue des Amis de la Corée » vient d’être créée à Londres (II A. Torrington Place) sous la présidence de Mr. F. A. Mac Kenzie, l’auteur bien connu de plusieurs livres sur la Corée et ancien rédacteur en chef du Times. Déjà des adhésions par centaines répondent à l’appel adressé par Mr. Mac Kenzie à ses compatriotes.

D’autres centres sont en formation dans diverses grandes villes de la Grande-Bretagne.

En France. — De, nombreux amis français vont également se grouper prochainement à Paris en une « Ligue des Amis de la Corée ». Nous tiendrons nos lecteurs et amis au courant de cette création importante.

VII. — Propagande japonaise

Les Japonais viennent de répandre à profusion une petite brochure en langue anglaise intitulée : L’autre côté de la question Coréenne.

Comme toujours, ces pauvres nippons ont encore lourdement manqué leur but. Ils avaient pourtant bien pris le soin de faire écrire ce petit pamphlet par un citoyen américain, le Rév. Frank Herron Smith.

Malheureusement pour le Japon, Herron Smith, plus que pro-japonais puisqu’il a été missionnaire méthodiste pendant de longues années au Japon et chargé de propagande par les nippons, voudrait avoir l’air du spectateur impartial, mais il se sert d’arguments complètement défavorables aux Japonais ; il est du reste difficile d’en être autrement puisqu’il vent exposer les faits tels qu’il les a vus et constatés.

Nous allons donc nous permettre de suivre le Rév. Herron Smith dans ses pérégrinations à travers « L’autre côté de la question Coréenne et nous conclurons avec lui qu’il n’y a pas deux côtés dans la question coréenne, mais un seul : Les Coréens veulent rester Coréens (« Korean will remain Korean » page 30).

Nous sommes avertis dans un avant-propos, que cette brochure, publiée par la Séoul Press, organe japonais appartenant officiellement à Isoh Yamagata mais officieusement à d’autres, est formée par la réunion des articles de Smith parus dans le Japan Advertiser, de Tokio, durant le mois d’avril 1920. L’Éditeur espère du reste que la lecture de cette brochure donnera une « vue correcte » de la question.

L’auteur nous expose d’abord l’immigration japonaise en Corée et il fait l’apologie de l’Oriental Development Company en nous disant qu’elle détient actuellement 75.176 cho (le cho vant environ 2 acres 1/2) des terres cultivées ; qu’en dix ans cette Compagnie a fait monter le prix du terrain de 400 yens environ le cho à 2.000 yens le cho. Ceci est parfaitement exact et c’est ce que les Coréens reprochent aux Japonais : ils exproprient les Coréens graduellement de leurs terres pour les accaparer au profit de leurs immigrants. L’Oriental Development Company qui est subventionnée annuellement par le Trésor Imperial d’une somme de 250.000 yens, est précisément chargée avec l’aide du Fisc Japonais et de la Banque de Chosen (Banque également japonaise) d’expulser les Coréens. « Plus du cinquième des terrains les plus riches de la Corée est dans les mains des immigrants japonais, qui en ont été pourvus grâce aux opérations de cette Banque » dit un article du New-York Times du 26 janvier 1919. Cet article ajoute : « Le but de cette Compagnie (en parlant de la O. D. C.), est de coloniser la Corée avec les Japonais incapables de se créer une situation dans leur propre pays ».

Smith nous informe que le nombre des familles japonaises immigrantes est de 3.309, donnant un total de 13.000 individus, tandis qu’il y a 2.660.000 familles coréennes pour 14.500.000 individus engagés dans l’agriculture. Ces