dixaines sont en forme de croix ; et de là, il dérive
acoursier (Vndcruciare; mais cette étymologrie ne
nous p;iroit ç^ui’rc naliuvlle. (Voy. Le Ducliat sur
Rai). T. II. p. 11-2, note -2.)
VARIANTES :
ACOURSIER. Monet et Oudin, Dict.
AccouRciER. Le Duchat sur Rab. T. H, p. Ilî, note 2.
AccouBSiKH. Monet et Oudin, Dict. — Rabelais ubi suprà.
Acoiirtcr, verbe. Abréger.
Propri’nii’iit, rendro plus court. (Voy. D. Carpent.
suppl. Gloss. Lat. de Ihi Cange, au mol Acnrtare.
— Voy. aussi Escourté ci-après.)
Acourtiné, partie. Revêtu, orné.
Du nint Courtine, rideau d’étoffe, on a fait CornTi-
NF.R ci-aïuès, pour ç^arnir de l’ideaux. De là, par
extension le participe .Irof/rZ/Hc’ dans le sensd’orné,
revêtu, en parlant d’un Ijùton d’étendard, garni
d’une étoffe pi’écieuso.
. coingniés la parche (1) tranchent,
Oui iert si bel acottrtiiiée.
G. Guiart, MS. fol. 131, R’.
Acouster, verbe. Coûter.
C’est le verl)e Couster ci-après, avec la préposi-
tion expié! ive a ; l’on trouve Tune et l’autre ortho-
grapiie dans ce passage :
Voit dire acnusie aumains (2),
Et coKstcra.
Fabl. MS. du R. n- 7615, T. I, fol. 71, R’ col. S.
Acnusti-emcnt, siibst. maso. Habillement.
Ce mot, qui a vieilli, désigne encore un babit de
parure : c’est le sens propre. On disoit Acoustre-
ment de tète, pour Cas(iue : cette façon de parler
étoit nouvelii’niciit iiiliodiiile dans la langue, sui-
vant l’auteur des Contes d’Eulrapel, p. 47’J. (Voy.
ACOUSTRER.)
VARIANTES :
ACOUSTREMENT. Essais de Montaigne. T. II, p. 41.
AccousTREMENT. Du Cange sur JoinviUc, p. 83.
Acoiistrer, verbe. Préparer, ranger, arranger.
E(|uiper, inuiiir, fortifier.
On peut voir, sur l’origine de ce mot. Ménage,
Dict. étyin. 11 conserve encore dans le style fami-
lier sa signification propre, babiller, ajuster. On
dit même ironiqucmeni ncoustrer quelqu’un de tou-
tes pièces, pour le maltrailer. C’est en ce sens,
qu’on lit : « eut puis coppez les piez et les mains,
« le nez et les aureilles, et mourut iicoutré. »
(Cbron. S’ Denys, T. I, p. i3.) Il faut suppléer ainsi.
Ces cbroniiiucs, dans le Recueil des Ilistorions de
France, T. 111, p. t>l!), portent en cet endroit:
o et morut cinsi atournez. »
De l’idée particulière déparer, ajuster, on passoit
h l’idée générale de préparer, ranger, arranger.
De là ces expressions : acouslrer ses armes. (Méin.
de Montluc, T. I, p. A’i.) Acnustrer les vifjiies.
(Nuits de Strap. T. I, p. :i^5.} Accouslrcr les viandes.
(Rabelais, T. V. p. 71.) Acoustrer ses gens, pour les
ranger, les mettre en bataille. (G. Cuiart, ms. fol.
^’ii^. W") Acoustrer ses affaires, pour les arranger.
(Gloss. de l’IIisl. de Bretagne.)
Par des applications particulières de cette accep-
tion générale, .IcoHSÏJYrsignifioit équiper : s’acous-
trer de chevaux. (Sainti’é,’p. li’J.) S’ acouslrer de
patience, pour se munir de patience. (Dom Flores
de Grèce, fol. .i, V°.) Dans le sens de fortifier, on
lit : « Audit Fleurange a ville et ebasteau.... et les
« avoit bien fait accoustrer. » (Mém. de Rob. de la
Marck, .ms. p. 4’2G.)
VARIANTES :
.COUSTRER. Tahuroau, Dial. p. ,35.
Acr.oiLTUKR. Bourgoinfr, (Irig. voc. vulg. p. 20, R».
AccdUsTuiiu. Contes de la R. de Nav. T. I, p. -lOi, ibid.
T. II, p. l-2’.l.
AcndiTUKR. Orth. subsist. Mên. Dict. étym.
Acoi:sTRE. R.nbelais, T. I, p. 2('>4.
AcouTRE. G. Guiart, MS. fol. 21C, R".
Acoustreur, subst. masc. Qui ajuste, qui
arrange.
La .iaille, en parlant de son livre, dit figurémenf,
qu’il en a élé l’auteur, et Vaccoustreur, et le pré-
senteur. (Cliamp de bataille, fol. 71, R°.)
V.ARIANTES :
ACOUSTREUR. Lanc. du Lac.
AccousTUEUR. La Jaille du Champ de Bat. fol. 71, R».
Acouté, partie. Appuyé, soutenu. Coudé,
courbé.
Le sens propre de ce mot est Accoudé, qu’on
écrivoit autrefois acouté; de coûte, variation de
l’orthograplie coude. (Voy. Acouteh ci-après.)
On s’appuie sur les coudes. Do là, on a dit,
acoudé pour appuyé, soutenu, dans le sens figuré.
De ses amis bien acoudé.
Gace de la Bigne,de5 Dcd. MS. fol. C7, V*.
Comme le coude est formé par le pli du bras, on
a dit accoudé pour coudé, courbé. « Les percbes
« sont si bien ployées et enarchées (3) par mesure
« sans Cf,{-ii accoudées. « (Modus et Racio, fol. 8.)
« Sans estre acoustées. » (Ibid. ms. fol. 18, V°.
— Voy. CoinÉ ci-après.)
VARIANTES :
ACOUTÉ. Modus et Racio, MS. fol. 18, V».
AccouDK. Modus et Racio, fol. 8.
Xcoiinfc. Gace de la Rigne, des Ded. MS. fol. 67, V».
Af:f>iii.i)K. Gace de la Rigne, des Déd. .MS. fol. 62, V».
AcoLSTii. Modus et Racio, MS. fol, •18, Y".
Acoutcr (s’), verbe. S’accouder.
De Conte, ancienne orthographe de Coude, on a
fait sacoulcr pour s’accouder, s’appuyer sur le
coude.
. . . . soustenir ne se povoit,
Acotitez s’erl sor son escu.
ClcomaJès, MS. de Gaignat, fol. 45, R* col. 2.
(1) perche, bàlon. - (2) moins. — (3) Arquées.
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