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Acuoillotor, verbe. Cueillir. Prendre. Le premier sens est le sens propre. A cueillflr la promere flor A tel déduit et tel doucor. Que mainte bêle Damoiselle : I change le nom de pucele Qui celé tlor n’en acueillcle, Jà Diex en Paradis n’el mete. Fabl. MS. de S. Germ. fol. M, R- col. 3. De 1;^ le sens générique de prendre. On disoit au figuré, aceucilloiter une voie, prendre, tenir un che- min. (Voy. AcciKiLi.iR ci-dessus.) .... tant est la voie estroite D’amie avoir, que blasmer Ne doit-on pas celui qui acueilloite Voie de lui faire amer. .iK. Po«. Fr. MS. du Valic. n’ i522, fol. 155, V col. t. VARIANTES : ACUEILLETER. Fabl. MS. de S. Germ. fol. &i, R° col. 3. AcUEiLLûiTER. Ane. Poës. fr. MS. du Vat. n" 1522, fol. 255. Acueui’é, partie, et udj. Qui esL sans cœur. Foihle, qui est sans courage. On a employé ce mot, soit au propre pour dési- gner celui a ([ui on a arraché lecœurou les entrail- les, soit au tiguré pour signifier celui à qui le cœur manciue, ou par lâcheté, ou par foiblesse de corps. (Vov. .4ciErni:n ci-après.) Ainsi, on a dit au propre : « lui escreva la playe, « et en saillit ung ray de sang aussi gi-ant comme « il eust faict d’une ’besle aciieurée, et se pasma « incontinent. » (Lanc. du Lac. T. III, fol. I2-2, V- col. 2.1 Au figuré, ce mot a signifié lâche, sans cœur. (Oudin et Colgrave, Dict.) Foible dans ce vers : J’en ai le cueur noir, triste et acoiivé. Eusl. des Ch. Poës. MSS. fol. 55, col. 3. VARIANTES : ACXJEURÉ. Lanc. du Lac, T. III. fol. 122, V» col. 2. AccuECRÉ. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 155, col. 3. ACHORÈ. D. Carp. suppl. Gloss. de Du C. aumot.4coraWws. AcoRÉ. Gér. de RoussiUon, MS. p. 129. AcouRÈ. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 108, col. 2. Acueurcr, verbe. Arracher, percer le cœur. Tuer, l’aire mourir. Faire manquer le cœur, afToiblir. Le premier sens est le sens propre de ce mot formé de cueur, qu’on écrivoit aussi ciier ou cor, etc. « Je iiay acorer ce lyoncel que là avez occis... » Quant il Veut acoré, il le pendist à sa selle. » (Percef. Vol. II, fol. 52, V^col. 2.) 11 signifie percer le cœ’ur, dans ces vers : li quens Beghe est descendus, De son espiel l’a acore. Ph. Mousk, MS. p. .58 el 59. De là. ce mot dans le sens général de percer, dé- chirer. On disoit ligurément acourer le cuer, pour déchirer, percer le cœur. Pour mon dolent cuer acourer. G. Machaut, »1S. fol. iV, R- col 3. Souvenirs vient mon las cuer acourer. Ibid. fol. m, R’col. 1. Dans la signification de tuer, faire mourir, il dé- signe reiïct au lieu de la cause. Tant en occist et acoura Li Uoys et sa gent en la chasse, Que couverte en estoil la place. G. Machaut, MS. p. 23î, R’ col. 1. C’est par métaphore qu’on lit au même sens : .... verrai-je jà Vore C’un très dous ris Puisse avoir de son cler vis Qui si m’occit et acorc. Ane. Pool. Fr. MSS. araDl 1300, T. II, p. Î6. On trouve akeure dans une autre copie de la même pièce. Enfin l’on a dit acourer pour faire manquer le C(i.Mir, aiïoiblir, rendre foible. « Sourdist en leur « ost une maladie de cours de ventre, qui fort les " acoura : car leurs gens mouroient epaissement « de celuy mal. » (IlisL de Loys 111, Duc de Rour- bon, p. li>.’).) De là s’aqueurer, pour tomber en défaillance. ... . il en boit tant qu’il s’aqueure. Fabl. MS. du I. n- 7218, fol. 238, V col. 1. VARI.ANTES : ACUEURER. Rom. de la Rose, vers 18805. AccORER. Gér. de RoussiUon, MS. p. 132. AccoiRER. G. Machaut, MS. p. 228, R« col. 3. AcoRER. Percef. Vol. II, fol. 52. V» col. 2. - Gér. de Rous- siUon, MS. p. 134 et 163, etc. AcocRER. Histoire de Lovs III, Duc de Bourbon, p. 155. — Gér. de RoussiUon, MS. p. 142. AcuERER. Rom. de la Rose, vers UOf^ et 11090. Akeurer. Ane. Poët. Fr. MSS. avant 1300. T. III, p. 995. Aquelrer. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 238, V» col. 1. Acuillahle, adj. Agréable. Proprement, qui mérite d’être bien accueilli. De là mal acuillal)lc, pour désagréable. Pou plesant, et mal acuillabte. Fabl. MS. du R. ii- 1218, fol. 217, R- col. 1. Acuisinor, verbe. Nourrir. Proprement fournir la cuisine de gibier, etc. C’est en ce sens qu’on a fait dire à un vieux chien qui avoit bien chassé : .Mes corps bien vous acuisina. (1) Eusl. des Ch. Pocs. MSS. fol. 300, col. 1. Acuité, subst. fém. Pointe. Subtilité. Dans le premier sens, on a dit métaphorique- ment : " Le grave accent du tien escript, tiliole ca- « rissime, gecté sur la balance d’afTection pater- .< ncUe par «t"H(7( de vive impression, a sublevé « ccste pesanteur et tardilé d’escripre. • (Cré- Ce même mol pris figurément, signifioit subtilité. (Oudin, Dict.) (1) j’ai bien fourni votre cuisine.