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VARIANTES :

ACONSUIVRE. Oudin, Dict.
ACCONSUIR. Gloss. de l’Hist, de Paris.
ACCONSUIVIR. Rabelais, T. V, p. 185, note 5.
ACCONSUYVRE. Nicot, Dict.
ACONSIEURRE. Fabl. MS. du R. n° 7615, T. II, fol. 163, V° col. 1.
ACONSIVRE. G. Guiart, MS. fol. 273, R°.
ACONSUIR. Thib. de Nav. Anc. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. I, p. 58.
ACONSUIRE. G. Guiart, MS. fol. 354, V°.
ACONSUIVRE. Borel, Dict. - Hist. de B. Du Guesclin, par Ménard, p. 336.
ACONSUYVRE. Cotgr. Dict.

Accoquiner, verbe.

Ce mot formé du latin Coquina, cuisine, signifie proprement allecher par la mangeaille. (Monet, Dict.) " Rendre quelqu’un ou quelque beste si privée en sa hantise, qu’elle ne vueille estre nulle part ailleurs. " (Nicot, Dict.)

De là, l’acception figurée d’apprivoiser, accoutumer, que ce verbe conserve encore aujourd’hui ; " Les hommes sont accoquinez à leur estre misérable.... Il n’est si rude condition qu’ils n’acceptent pour s’y conserver. " (Essais de Montaigne, T. II, p. 773.)

VARIANTES :

ACCOQUINER. Nicot, Monet, Dict.

ACOQUINER. Sagesse de Charron, p. 254.

Accord,

subst. masc. Réconciliation. Proportion. Assortiment. Avis, opinion. Décision, jugement. Desir, volonté. Droit seigneurial.

On a dit accorder, pour mettre d’accord, réconcilier : de même on a dit accord pour réconciliation.

.... Si ai tort Bien m’a tenu sos le pié Et sans deport Et tousjors m’a essongié De son acort.

Anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 1134.

Au figuré, ce mot s’emploie encore pour exprimer la proportion, le rapport, la convenance, par exemple, entre les parties du corps humain ; mais on ne diroit plus de deux personnes, dont les membres et la taille seroient de même proportion, qu’elles sont d’ung accord et d’une grosseur. (Lanc. du Lac, T. I, fol. 21, R° col. - Voy. ACCORDANCE et ACCORDE ci-après.)

C’est aussi par une application particulière de l’idée générale de convenance, que l’on a nommé acort le rebord assorti d’un manteau, dont la doublure s’accorde, convient, assortit avec le dessus :

El a son mantel destachié Donc li acort, li sont au pié, D’une porpre et fresche et novele Donc l’ueuvre est menuete et bele... Li orlès est de sebelins Trés vairs et bien sainz et bien fins, Qui orlent l’ermine de fors Si dure de si as acors.

Parten. de Blois, MS. de S. G. fol. 151, V° col. 1.

Convenir, être d’accord sur une chose avec quelqu’un, c’est être de son avis. On disoit autrefois de votre accort, pour à votre avis. (Modus et Racio, MS. fol. 157, R°) Au pluriel :

.... c’est mes accords.

Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 549, col. 2.

Par extension de ce dernier sens, ce mot signifioit jugement, décision.

Grand debat avoit au jugier : En la fin fu li acors fais, A ce que il seroit desfais.

Cleomades, MS. de Gaignat, fol. 15, V° col. 3.

(Voy. ACCORDE ci-après sous la seconde acception.)

Dans une signification plus générale, desir, volonté :

Pwis que l’ainné le vuet Fait cera ces acors.

Fabl. MS. du R. n° 7615, T. II, fol. 172, R° col. 2.

Enfin ce mot, pris dans le sens d’accord, convention, désigne dans quelques Coutumes un droit seigneurial, qu’on nomme aussi ACCORDE et ACCORDEMENT. (Voy. ces articles ci-après :) " Se freres commungs acquierent aulcuns héritaiges tenus en fief ou en cens et payent le rachapt ou accord dudict héritaige une fois ensemble, etc. " (La Thaumass. Cout. de Berri. ch. 149, fol. 296.)

VARIANTES :

ACCORD. Orthog. subsist.

ACCORT. Modus et Racio, MS. fol. 157, R°.

ACORT. Anc. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 1134.

ACOURT. Cleomades, MS. de Gaignat, fol. 55, V° col. 3.

AQUORT. H. de Fr. en vers, à la suite de Fauv. MS. du R. n° 6812, fol. 76, V° col. 1.

Accordable,

adjectif. Accordant. Accommodable. Terme de coutume.

Du mot accord, qui subsiste comme terme de musique ; on a dit au premier sens : " La fleute est accordable au tambour et aus violes " (Monet, Dict.)

Du mot accord qui subsiste dans le sens de convention, l’on a dit accordable, en parlant d’un différend qui se peut pacifier. (Monet, Dict.)

C’est aussi du mot accord, pris en ce dernier sens, qu’on a formé l’expression de cens accordable, qui, en termes de coutume, signifie un cens dont la mutation donne lieu à certain droit seigneurial sur lequel l’acquereur et le Seigneur censuel ont coutume de composer, de faire un accord. (Voy. ACCORDE et ACCORDEMENT ci-après) : " En la ville, Chastel et Chastellenie d’Issoudun ; par acquisition de chose censuelle, soit par succession directe ou collaterale, par contract ou autrement, ne sont deuz aucuns accordemens, lods, ventes ou doubles cens, s’il n’y avoit paction ou convention spéciale au bail d’héritage à cens, ou autre droit constitué, auquel cas, quand ladite paction seroit par ces mots, cens portant lods et ventes ; lesdits cens sont de la nature et condition des cens coustumiers et accordables. Toutesfois audit cas de ladite paction.... en succession directe ou collaterale, ne sont deuz

(1) jusques.