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France, au Palais royal de Paris. " (Pasq. Rech. p. 584.)

De là, on a dit, " acoster aucun, pour l'irriter, que nos nouveaux François (dit L. Trippault, dans son Celtellenisme) appellent ce jourd'huy braver ; " proprement se mettre en parallèle, défier, provoquer.

VARIANTES :

ACCOSTER. Monet, Cotgr. etc. Dict.

ACCOSTOYER. Pasquier, Rech. p. 584.

ACCOTER. Nicot, Oudin, etc. Dict.

ACOSTER. Tahureau, Dialog. fol. 34. R°. - Cleomades, MS. de Gaignat, fol. 27, V° col. 1.

ACOUSTER. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 291, R° col. 1.

AKEUTER. Vies des SS. MS. de Sorb. chif. LIX, col. 2.

Accotepot, subst. masc. Appui-pot.

C'est ainsi que Nicot explique ce terme. C'étoit proprement " ce que l'on mettoit auprès d'un pot qui étoit devant le feu, pour l'empêcher de se renverser. " (Le Duchat, sur Rabelais, T. IV, p. 170. - Monet, Borel, R. Est. et Cotgr. Dict.) On a vu ci-dessus le verbe ACCOSTER, ACCOTER, pour appuyer

VARIANTES :

ACCOTEPOT. Monet. - R Est. - Nicot. - Oudin. - Cotgr. Dict.

ACCODEPOT. Le Duchat, sur Rab. T. IV, p. 170.

ACOTEPOT. Borel, Dict.

Accouardir, verbe. Rendre làche, poltron.

(Voy. Oudin, Dict.)

Car uns esmais l'acoardist.

Dits de Baudoin de Condé, MS. de Gaignat, fol. 315, R° col. 2.

De là, s'acoarder, pour s'effrayer, avoir peur.

Pourquoi ne vous acoardez Dou feu que seur vous atifiez.

Dit de Charité. MS. de Gaignat, fol, 222, V° col. 1.

On disoit être acouherdi de faire quelque chose, pour n'oser faire quelque chose.

Car qui de prendre n'est hardis, De doner est acouherdis.

Fabl. MS. du R. n° 7615, T. II, fol. 149, V° col. 2.

(Voy. COUARDER ci-après.)

VARIANTES :

ACCOUARDIR. Oudin, Dict.

ACOARDER. Dit de Charité, MS. de Gaignat, fol. 222, V° col. 1.

ACOARDIR. Dits de Baudouin de Condé, MS. de Gaignat, fol. 315, R° col. 2

ACOUARDIR. Alain Chartier, p. 654. - Eust. des Ch. MS. fol. 115, col. 2.

ACOUHARDIR. Cotgr. Dict.

ACOUHERDIR. Fabl. MS. du R. n° 7615, T. II, fol. 149, V° col. 2.

Accoucher, verbe. Se coucher, s'aliter. Baisser.

Ce mot signifioit autrefois dans le sens propre, " se coucher pour cause de maladie, s'aliter. Accoucha au lict malade en l'hostel d'ung noble Bourgeois. " (Ger. de Nevers, p. 88.) " Le Roy de Navarre acoucha malade au lit de la mort. " (Chron. St. Denys, T. II, fol. 88, V°.)

Nicot observe que, de cette signification géné-


rale, le mot accoucher a passé à l'acception spéciale d'enfanter, qu'il conserve encore.

Nous trouvons souvent coucher la lance, pour la baisser, dans nos anciens Auteurs. Accocher est au même sens dans les vers suivans, où il s'agit d'un coup de lance qui n'étoit pas mortel :

En accochant le prist la lance ; N'i a de mort nul doutance .

Athis, MS. fol. 84, R° col. 1.

(Voy. COUCHER ci-après.)

VARIANTES :

ACCOUCHER. Ger. de Nevers, p. 88.

ACCOCHER. Athis, MS. fol. 84, R° col. 1.

ACOCHER. Villehard. p. 18.

ACOLCHIER. Villehard. p. 120.

ACOLCIER. Borel, Dict.

ACOUCER. Phil. Mousk. MS. p. 61.

ACOUCHER. Chron. S. Den. T. II, fol. 88. V°. - Lanc. du Lac. - Percef. - Les neuf Preux. - Froiss.

ASCOUCHER. Joinville, p. 59.

Accouches, subst. fém. plur. Couches.

Du verbe ACCOUCHER ci-dessus.

" Joubert et Liebaut apportent que les femmes en plusieurs lieux commandent aux Matrones lors des accouches, leur garder la vedille, ou nombril de leur filles, pour leur faire des amoureux en temps et lieu. " (Maladie d'amour, p. 223.)

Accoudement,

subst. masc. L'action de s'accouder.

De s'appuyer sur le coude. (Cotgr. Dict.)

Accoudiere,

subst. fém. Parapet.

Muraille à hauteur du coude, à hauteur d'appui. " Donna de l'esperon à son cheval et le fait sauter par dessus les accoudieres, dedans la Loyre. " (Contes de Des Periers, T. II, p. 9. - Voy. ACCOUDOIR ci-après.)

Accoudoir,

subst. masc. Parapet.

Ce mot subsiste, sous la première orthographe, pour désigner une chose faite pour s'accouder. (Voy. COUDIERE ci-après) ; mais on ne s'en sert plus dans la signification de parapet, muraille à hauteur d'appui. " Il y a cent tours toutes de porphire ; tout le haut est en accouldoir. " (Merlin, Coc. T. II, p. 31.) Accoudouers du port, parapets d'un port. (Bouchet, Sérées, liv. I, p. 230. - Voy. ACCOUDIERE ci-dessus.)

VARIANTES :

ACCOUDOIR. Orthog. subsist.

ACCOULDOIR. Merlin, Coc. T. II, p. 31.

ACOUDOUER. Rabelais, T. II, p. 76.

Accouer, verbe. Approcher.

Proprement être à la queüe, ou à la coüe, comme on écrivoit autrefois : " Quand il verra le cerf.... tourner la tête pour s'enfuir, il doit piquer son cheval, et l'accouër le plus près qu'il pourra. " Fouilloux, Vén. fol. 53, R°.)

De là, on a dit être accoué à quelqu'un, pour se

(1) émotion, surprise. — (2) crainte.


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