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AC — 68 — AC


cipe actif, employé pour le passif. On a dit, par extension du sens propre :

Mainte tiere fu à iaus aclinans.

Anseis, MS. fol. 47, V° col. 2.

(Voy. ci-dessus ACLIN, et ACLINER ci-après.)

Acliner,

verbe. Incliner, pencher. Avoir du penchant. Baisser les yeux.

Le premier sens est le sens propre. On disoit :

Sur son lit s'aclina.

Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 47, V°. col. 1.

Dans le sens figuré, ce mot s'employoit pour désigner le penchant, l'attachement :

.... je ne peux à rien al , Fors là où mes cueurs s'acline.

Anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, t. III. p. 994.

Enfin, par une application particulière de l'acception propre et générale, le mot ACLINER a signifié baisser les yeux.

Lors les vessiez acliner, Muer color, et puis palir.

Fabl. MS. du R. n° 7615, T. I, fol. 114 R° col. 1.

(Voy. CLINER ci-après.)

CONJUG.

Aclin, ind. prés. Acline, incline.

Puiske vers li m'aclin, Ne perdrai mon affaire.

Anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 1048.

Aclinouer,

subst. Lit de repos, canapé.

Du latin Acclinatorium, chose sur laquelle on se couche, on se repose. (Voy. Du Cange au mot ACCLINATORIUM, - et Carpent. suppl. à ce même article.)

Acliqueter,

verbe. Faire du bruit.

Du verbe cliqueter, sous CLIQUER ci-après. (Voy. D. Carpent. suppl. Gloss. Du C. au mot Clingere 2.)

Aclorre,

verbe. Clore, fermer.

En latin Acludere. (D. Carpent. suppl. Gloss. de Du Cange. - Voy. ci-dessus ACCLOSAGIER et CLORE ci-après.)

Acoin,

subst. masc. Familiarité.

Ce mot paroît être une contraction d'Acointement ci-après. On disoit avoir acoin, dans le sens où nous disons aujourd'hui avoir des familiarités avec une femme.

.... qui vouldroit garder l'une pour soy Et laisser l'autre, je vous jure ma foy Qu'on y perdroit santé et pacience. Mais bien seroit subtile la science. D'avoir acoin en secret et requoy A toutes deux, etc.

Chasse d'Amours, p. 167, col, 1.

(Voy. ACOINTANCE.)

Acoint,

adj. et subst. Familier. Ami, amant. Parent, allié. Orné, ajusté. Prêt, disposé.

Ce mot, au premier sens, exprime une idée de familiarité, née de l'habitude d'approcher quelqu'un, de l'accompagner, d'être toujours auprès de lui. (Oudin et Cotgr. Dict. - Voy. ACOINTER.)

L'amitié, l'amour et la parenté rendent familiers. De là l'adjectif acoint, employé substantivement pour ami : " familier et amy d'approche. " (Nicot. Dict.)

On écrivoit aussi acointe, " moult son acointe, " c'est-à-dire fort son ami, en latin familiaris. (Chron. St Denys, T. I, fol. 249, V°. Ibid. fol. 269. V°.)

Pour amant, dans ces vers :

Amis, par Dieu, c'est chose voire Qu'il a plus d'un asne à la foire ; Car vo Dames a plusieurs acointes Joennes, jolis, appers et cointes Qui la vont visiter souvent.

G. Machaut, MS. fol. 103, R° col. 2.

Pour amante dans cet autre passage :

Si n'ay-je Robin ne Gautier, Ne homme donc je soie acointe... Ainsis pluseurs femmes le font.

Eust. des Ch. Poës. MS. fol. 517, col. 1.

Monet explique accoint, dans le sens de parent, prochain, allié. (Voy. ACOINTÉ ci-après.)

On peut remarquer que les définitions de ce mot, l'une de Nicot et l'autre de Monet, rappellent toutes deux l'idée d'approcher.

Dans la signification d'orne, paré, ajusté, ce mot est le même que coint ci-après, formé du latin comptus. (Voy. Cotgr. Dict.)

S'en fut plus acointe et acesmé.

Fabl. MS. du R. n° 7615, T. 2, fol. 192, V° col. 2.

Enfin, par extension d'orné, ajusté, l'on a dit acoint, pour disposé, prêt, préparé.

Donqes fu biele Aude la cointe Al Duc Rollant d'amer acointe ; Et fu jurés li mariages.

Ph. Mouskes, MS. p. 122

(Voy. ACOINTER ci-après.)

VARIANTES :

ACOINT. Borel et Nicot, Dict.

ACCOINCT. Celthell. de Leon Trippault. - Cotgrave, Dict.

ACCOINT. Nicot, Oudin et Monet.

ACOINTE. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 9. V° col. 2.

Acointage,

subst. masc. Proximité, fréquentation.

(Voy. ACOINTER ci-après.) " l'Acointage de ceulx qui ainsi estoient pourprins de celle maladie, s'espandit aux autres. " (Triomph. des neuf Preux, p. 210, col. 2.)

(1) nulle autre chose.