Page:La Femme grenadier.djvu/100

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À l’âge de dix-sept ans, je parcourus toutes les cours étrangères avec mon protecteur. À son retour en France, il fit un mariage avantageux ; il me proposa d’être son secrétaire, avec cent louis d’appointemens. Il fut, depuis, ambassadeur en Espagne et en Angleterre ; il me fit nommer secrétaire d’ambassade, fut ma caution dans plusieurs affaires commerciales que j’entrepris, et me fit gagner une fortune considérable. La révolution est venue ; M. de Chabry a cru devoir abandonner son pays ; il me proposa de le suivre. Je ne pensai pas que la reconnaissance exigeait un aussi grand sacrifice, mais je me dévouai tout entier aux deux infortunés qu’il abandonnait. J’ai donné asyle à son fils et à sa fille, qui ne peuvent être responsables des fautes de leur père. Si je suis coupable, qu’on me pu-