Page:La Femme grenadier.djvu/101

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nisse ; je sacrifierais volontiers ma vie pour ma patrie, mais je ne dois point lui sacrifier le sentiment de reconnaissance qui m’attache à la famille de mon bienfaiteur. Voilà mon crime, monsieur ; je le répète, qu’on me punisse, mais qu’on épargne deux innocentes victimes que la méchanceté la plus noire vous présente comme coupables.

Rassurez vous, M. Dorimond, lui dit le président, votre conduite sera approuvée de tous les gens honnêtes ; il n’y a que des forcenés qui puissent vous faire un crime d’une vertu bien précieuse et bien rare. Je vous conseille, madame, dit-il à ma tante, d’être plus circonspecte dans vos dénonciations : la loi punit les coupables, mais respecte le malheur. Il est étonnant que vous, qui partagez avec votre gendre les bienfaits de M. de Chabry, vous soyez la plus