Page:La Femme grenadier.djvu/201

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qu’il crut qu’il m’était arrivé quelqu’accident ; il me le demanda avec bonté. Je lui témoignai ma reconnaissance, de l’intérêt qu’il voulait bien prendre à moi, et je lui fabriquai l’histoire que voici :

« Vous savez, général, que j’ai été assez heureux pour conquérir tout un village, sans avoir la douleur d’en venir aux mains avec des Français. La défiance m’inspira de prendre un otage pour garant de leur sincérité. Un homme d’un certain âge me parut posséder la confiance de tous les habitans ; ce fut lui que je désignai. Il se livra à moi de la meilleure foi du monde. Je l’ai amené au quartier-général, et l’ai confié à la garde de mon ami Lavalé. J’ai voulu voir, le soir, l’homme qui avait consenti avec tant de générosité, à payer de sa tête l’infidélité de gens que le fanatisme