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Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 1.djvu/167

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LIVRE SIXIÉME.



FABLE I.
LE PATRE ET LE LION.
II.
LE LION ET LE CHASSEUR.



Les Fables ne sont pas ce qu’elles semblent estre.
Le plus simple animal nous y tient lieu de maistre.
Une Morale nuë apporte de l’ennuy :
Le conte fait passer le precepte avec luy.
En ces sortes de feintes il faut instruire et plaire ;
Et conter pour conter me semble peu d’affaire.
C’est par cette raison qu’égayant leur esprit
Nombre de gens fameux en ce genre ont écrit.
Tous ont fuy l’ornement et le trop d’étenduë.
On ne voit point chez eux de parole perduë.
Phedre estoit si succint qu’aucuns l’en ont blâmé.
Esope en moins de mots s’est encore exprimé.

La Fontaine. — I.
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