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Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 1.djvu/224

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FABLES CHOISIES.

Qu’il faut chommer ; on nous ruine en Festes.
L’une fait tort à l’autre ; et Monsieur le Curé
De quelque nouveau Saint charge toûjours son prône.
Le Financier riant de sa naïveté,
Luy dit : Je vous veux mettre aujourd’huy sur le trône.
Prenez ces cent écus : gardez les avec soin,
Pour vous en servir au besoin.
Le Savetier crut voir tout l’argent que la terre
Avoit depuis plus de cent ans
Produit pour l’usage des gens.
Il retourne chez lui : dans sa cave il enserre
L’argent et sa joye à la fois.
Plus de chant ; il perdit la voix
Du moment qu’il gagna ce qui cause nos peines.
Le sommeil quita son logis,
Il eut pour hostes les soucis.
Les soupçons, les alarmes vaines.
Tout le jour il avoit l’œil au guet ; Et la nuit,
Si quelque chat faisoit du bruit.
Le chat prenoit l’argent : A la fin le pauvre homme
S’en courut chez celuy qu’il ne réveilloit plus.
Rendez-moy, luy dit-il, mes chansons et mon somme,
Et reprenez vos cent écus.




III.
LE LION, LE LOUP ET LE RENARD.



Un Lion décrepit, gouteux, n’en pouvant plus,
Vouloit quel on trouvât remede à la vieillesse :
Alleguer l’impossible aux Rois, c’est un abus.
Celuy-cy parmy chaque espece

    n’ont point ce carton le vers
    Et sans cela nos gains seroient assez honnestes
    manque, et le suivant est :
    Il s’entre-mêle certains jours.
    Il y a par conséquent une rime isolée.