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DEUXIESME PARTIE.

Pour une oreille il auroit composé.
Sortir à moins c’estoit pour luy merveilles.
Je dis à moins ; car mieux vaut, tout prisé,
Cornes gagner que perdre ses oreilles.



II. — LES FRERES DE CATALOGNE [1].
Nouvelle tirée des Cent Nouvelles Nouvelles[2].


Je veux vous conter la besogne
Des bons Freres de Catalogne :
Besogne où ces Freres en Dieu[3]
Témoignerent en certain lieu
Une charité si fervente,
Que mainte femme en fut contente,
Et crût y gagner Paradis.
Telles gens, par leurs bons avis,
Mettent à bien les jeunes ames,

  1. Ce conte, imprimé d’abord en 1668, d’après une copie manuscrite, dans l’édition hollandaise de Jean Verhoeven, où il est intitulé : Les Cordeliers de Catalogne, fut ensuite publié par l’auteur lui-même en 1669. Pour ne pas manquer à la règle que nous nous sommes imposée, nous avons suivi le texte donné par La Fontaine ; mais, comme il contient des adoucissements que l’auteur n’a dû y introduire que pour rendre possible l’obtention du privilège, certaines variantes de la première édition ont ici une importance tout-à-fait exceptionnelle, et se trouvent reproduites dans la plupart des éditions suivantes.
  2. Nouvelle XXXII. Les Dames dismées.
  3. Editions de : 1668 et de 1685 :
    Des Cordeliers de Catalogne :
    Besogne où ces Peres en Dieu…