Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/16

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I2 PREFACE. condamnable,’quelque raison qui me justifie. Pour bien faire il faut considerer mon Ourrage sans relation hce qu’a fait Apulde, et ce C. lU’a fait Apulae sans relation h mon livre, et la-clessus s’abandonner h son goust. Au reste, j’avoua qu’au lieu de rectifier l’0rcle dont il se sert au commencement des avantures de Psichd, et qui fait en partie le nmud de la Fable, i’en a 7 augmentd l’inconvenient, faute d’avoir rendu cet Oracle ambigu et court, qui sont les deux qualitez que les rdponses des Dieux doivent avoir, et qu ? l m’a estd impossible de bien observer. Je me sins assez mal tird de la derniere, en disant que cet Oracle contenoit aussi la glose des Prestres ; . car les Prestres n’entendent pas ce que le Dieu leur fait dire : toutefois il peut leur-avoir inspird la paraphrase aussi bien qu’il leur a inspird le texte, et je me sauveray encore par lb. Iais, sans que je cherche ces petites subtilitez, quiconque fera reflexion sur la chose trouvera que ny Apulde ny moy n’avons failli. Je conviens qu’il faut tem’r l’esprit en suspens dans ces sortes de narrations, comme dans les pieces de Theatre : on ne doit Jbamais ddcouvrir la fin des evenemens ; on doit ien les preparer, mais on ne doit pas les prevenir. Je conylens encore q.u’il faut que Psicha apprehende que son mary smt un Monstre. Tout cela est apparemment contraire h l’Oracle dont il s’agit, et ne l’est pas en effet : car, premierement, la suspension des esprits et l’artifice de cette Fable ne consistent pas a empescher que le lecteur ne s’apperolve de la veritable qualit du mary qu’on dohne a Psichd ; il suffit que Psichd ignore qui est celuy qu’elle a dpous6 et