Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 5.djvu/112

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Que nous serons un temps sans parler d’Opéra.
Mais aussi, de retour de mainte et mainte Église,
Nous irons, pour causer de tout avec franchise,
Et donner du relâche à la dévotion,
Chez l’illustre Certain faire une station :
Certain, par mille endroits également charmante,
Et dans mille beaux Arts également savante,
Dont le rare génie et les brillantes mains
Surpassent Chambonniere, Hardel, les Couperins.
De cette aimable Enfant le Clavecin unique
Me touche plus qu’Isis et toute sa Musique :
Je ne veux rien de plus, je ne veux rien de mieux
Pour contenter l’esprit, et l’oreille et les yeux ;
Et si je puis la voir une fois la semaine,

À voir jamais Isis je renonce sans peine.


LVII.
VERS POUR DES BERGERS
ET DES BERGERES,
Dans une Fête donnée à Troyes, en 16781.

Telles étoient jadis ces illustres Bergeres
—-—-Que le Lignon tenoit si chères ;
Tels étoient ces Bergers qui, le long de ses eaux,
—-—-Menoient leurs paisibles troupeaux,
Et passoient dans les jeux leurs plus belles années.


1. Ces vers ont été publiés pour la première fois dans l’Almanach littéraire, ou Étrennes d’Apollon pour l’année 1778, p. 72. Ils sont accompagnés de la note suivante : « M. Grosley, très-connu dans la République des Lettres, nous a conservé ce morceau précieux que personne ne connoissoit. »