Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 3.djvu/124

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Il n’en eut pas toute la joye
Qu’il eſperoit d’abord : Le Chien mit bas la proye,
Pour la défendre mieux, n’en eſtant plus chargé.
Grand combat : D’autres Chiens arrivent.
Ils eſtoient de ceux-là qui vivent
Sur le public, en craignant peu les coups.
Noſtre Chien ſe voyant trop foible contre eux tous,
Et que la chair couroit un danger manifeſte,
Voulut avoir ſa part ; Et luy ſage : il leur dit :
Point de courroux, Meſſieurs, mon lopin me ſuffit :
Faites voſtre profit du reſte.
A ces mots le premier il vous happe un morceau.