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LE COLLECTIVISME

Ce sera pour en user au profit de tous, comme les détenteurs actuels en usent à leur seul profit.

Et la propriété individuelle continuera à exister pour tous les objets qui sont destinés à satisfaire aux besoins de chacun, dans des conditions pareilles à celles que les siècles ont consacrées. La seule appropriation des choses, dans l’unique but de les écouler à des prix usuraires, sera entravée et rendue illusoire.

Supprimer la propriété, supprimer l’appropriation des choses mobilières et immobilières, serait une entreprise parfaitement ridicule et irréalisable.

Il faudrait, pour y parvenir, exiler les hommes de la terre et la laisser, seule et solitaire, vaguer au travers des espaces.

La famille également a subi de profondes et continuelles transformations. Après la promiscuité primitive, le matriarcat, puis la polygamie, le concubinat légal et le concubinage illégitime.

Nous vivons sous ce dernier régime et c’est à instaurer la monogamie stricte, mais volontaire, que le collectivisme s’efforcera.

De nos jours, la famille n’existe que dans des documents officiels, limitée au père, à la mère et aux enfants légitimes. En fait, la polygamie et la promiscuité sont encore florissantes, malgré toutes les apparences contraires de notre civilisation.

Le mariage est, en effet, pour les classes populaires, le plus souvent, une simple satisfaction des instincts animaux. Pour les classes fortunées, le mariage est une affaire : c’est la dot qui cons-