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Page:La Fontaine - Le Collectivisme, Tome II, c1901.djvu/15

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LE COLLECTIVISME

surgent les unes contre les autres et refusent, de se solidariser. C’est la putréfaction qui commence, prodrome grave de désagrégation.

Comment assurer entre ces familles la conciliation nécessaire, l’entente indispensable, la haute et affectueuse concorde ? Il suffit de réaliser l’accord pour la vie et de supprimer les circonstances qui excitent les appétits des uns au détriment de la satisfaction des appétits des uns et des autres.

Tous les moralistes et tous les sociologues sont unanimes à ce point de vue. Le mal qui a frappé successivement toutes les sociétés humaines et qui les a fait périr en des crises de douleur et de sang, c’est une inégalité trop flagrante dans la répartition des richesses sociales.

Immédiatement les familles les plus unies se dressent les unes contre les autres. Il importe pour toutes, si elles veulent survivre et s’assurer la plénitude des jouissances de la vie, de prévaloir et de vaincre. Et la guerre s’installe journalière et terrible, et toutes les forces familiales, au lieu de se diriger vers la seule production économique et harmonique des richesses, sont mobilisées vers l’unique but de s’accaparer des richesses produites.

La condition essentielle de la santé du corps social semble donc une égalité aussi complète que possible de chacune de ces cellules. Chaque famille n’a plus dès lors à se consumer en vains efforts pour se prémunir contre les attaques des autres familles. Elle peut se consacrer, sans autre préoccupation et sans gaspillage inutile, à