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LE COLLECTIVISME

Il n’est, en une telle hypothèse, rien qui puisse choquer et elle diffère suffisamment de toutes les promesses que les diverses religions ont formulées, jusqu’à ce jour pour qu’elle apparaisse comme une hypothèse respectable et avouable.

Évidemment, une telle hypothèse, réclame des justifications et des preuves, pour qu’elle puisse se transformer en loi. Il en a été ainsi de toutes les hypothèses cosmiques, physiques et chimiques, et bien que de graves motifs existent pour élever ces hypothèses à la dignité de lois incontestées, elles n’en demeurent pas moins discutables et discutées.

Tout ce que la science permet d’affirmer, c’est qu’une hypothèse a d’autant plus de titres pour devenir l’expression de la vérité, qu’elle explique plus de faits et qu’elle permet mieux de les coordonner et de les grouper.

Or, telle est la prétention des disciples de Colins : ils estiment que le matérialisme est une foi absurde, qui justifie toutes les atrocités de notre époque actuelle, qui légitime toutes les spoliations et toutes les injustices, puisqu’il proclame la survivance des plus aptes et des plus fort.

Nos contemporains sont logiques lorsqu’ils abusent de la puissance électorale ou économique, dont ils disposent, et ils ont raison de craindre la victoire économique ou politique des socialistes, s’il est vrai que ces derniers se réclameront des principes qui ont servi de justification aux actes de la bourgeoisie ploutocratique.

À une nouvelle forme sociale, il faut une nou-