Page:La Fontaine - Le Collectivisme, Tome II, c1901.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
LE COLLECTIVISME

Cette tendance, inconsciente et déraisonnable, si l’on songe à la répartition injuste et monstrueuse des richesses actuelles, va se précipiter et se préciser dès que le régime collectiviste sera triomphant.

Et des villes surgiront qui seront des œuvres d’art collectif, avec des perspectives imprévues, aussi diverses de nos cités horribles avec leurs vues identiques, aux allures de prison et de couvent, qu’une cathédrale gothique diffère d’une masure en torchis.

X

On s’imagine aussi volontiers que le collectivisme exaltera la paresse et que les hommes n’auront plus qu’un désir, celui de se coucher ou de s’asseoir.

C’est là juger du régime, que nous appelons de toutes nos espérances, d’après le régime que le développement des richesses a imposé à la société moderne. C’est actuellement que nous voyons la paresse imposée, avec des grincements de dents, par des foules de travailleurs sans travail.

Nos adversaires n’ignorent pas cependant que le précepte, inscrit au début de tous les programmes collectivistes, édicte que celui qui ne travaillera pas, ne mangera pas.

Il y a du reste un motif plus péremptoire pour