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LE COLLECTIVISME

un usage immodéré. Si leur conscience n’est pas oblitérée, elle les jugera plus sévèrement que nous et nous nous contentons de ce jugement.

L’œuvre que nous avons à accomplir est plus fière et plus pure que de nous ériger en justiciers. Nous sommes les défenseurs de la justice intégrale. La liberté ne sera assurée à tous que par le collectivisme : elle ne peut exister effectivement que si les charges sociales sont réparties entre les citoyens proportionnellement à leurs ressources et si les ressources sociales, de plus en plus considérables, permettent à chacun de détenir une plus large part des richesses de ce monde, matérielles et intellectuelles.

Il est évident que là où les impôts frappant les riches dans leur superflu, au lieu de frapper, comme aujourd’hui, par les impôts de consommation, les pauvres dans leur nécessaire, la liberté de ces derniers sera accrue.

Il est évident que si les moyens de communications sont multipliés et s’ils sont mis, à un prix toujours plus réduit, à la disposition des plus humbles, la liberté des miséreux sera augmentée.

Il est évident que si les écoles sont multipliées partout et si elles permettent aux plus misérables de recevoir une instruction complète, sans bourse délier, leur liberté sera plus grande et leur liberté sera plus réelle.

Tout cela le collectivisme peut seul le réaliser, puisque c’est au profit de tous que l’outillage industriel et agricole sera détenu par la collectivité. Les revenus de cet outillage, qui vont actuellement dans la poche de quelques propriétaires et