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LE COLLECTIVISME

En principe, le choix des chefs d’atelier, depuis le porion de la mine jusqu’au titulaire d’un ministère, sera confié aux subalternes dont ils seront appelés à diriger les efforts.

De nos jours, l’incompétence des hommes chargés de veiller à la bonne marche des affaires publiques est évidente et criarde.

Un avocat est préposé à la gestion des chemins de fer, un industriel dirige l’agriculture, un négociant s’occupe de littérature et d’art, l’instruction est confiée à un monsieur qui n’a jamais professé un cours quelconque.

Malgré toute leur bonne volonté, ils sont obligés de s’en référer à des bureaucrates dont toute la carrière a eu pour objectif d’arriver aux plus hauts grades, par des manœuvres habiles et de savantes protections.

L’employé a fait l’objet d’études psychologiques qui nous l’ont dépeint avec ses uniques préoccupations d’avancement et son constant désir d’améliorer sa situation. La fonction pour lui n’est qu’un moyen : elle n’est jamais le but, à de rares et belles exceptions près.

Le collectivisme affirme l’équivalence des fonctions : il ne croit pas que l’individu qui occupe une fonction qualifiée de supérieure, se dépense plus que celui qui peine comme manouvrier ou comme journalier. Il a simplement des aptitudes spéciales, qui lui permettent de remplir telle ou telle mission intellectuelle au lieu d’accomplir telle ou telle besogne manuelle.

Il importe dès lors de rendre toutes les fonc-