Page:La Fontaine - Le Collectivisme, Tome II, c1901.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
8
LE COLLECTIVISME

tions à peu près égales au point de vue des émoluments qu’elles assurent : un homme qui cherche à sortir des rangs de ses égaux et à accepter la responsabilité de les mener et de coordonner leurs labeurs, ne sera dès lors plus guidé par une pensée de gain et de lucre, mais par la conscience de ses capacités et un sentiment de dévouement et d’abnégation.

Par le fait que ceux qui acceptent ses ordres, l’ont désigné et choisi par leurs votes et leur assentiment, son autorité sera plus réelle et la discipline qu’il exigera sera vraiment volontaire et fraternelle.

La surveillance de ses actes ne sera plus exercée par des inspecteurs attitrés mais par ses pairs, et la sanction qui le frappera éventuellement ne sera pas une destitution infligée comme une peine, mais un témoignage de son incompétence.

Or, nul ne voudra se risquer à subir un tel jugement s’il n’a pas la certitude de pouvoir exercer, à la pleine satisfaction de ses collaborateurs, la fonction qu’il aura sollicitée ou pour laquelle on l’aura sollicité.

Est-ce à dire que cette équivalence des fonctions et cette égalité des salaires soient absolues et que le collectivisme les pose comme des bases fondamentales et essentielles ?

Cela n’est pas. Il s’établira évidemment une certaine hiérarchie, non pas créée, comme maintenant, par une autorité centrale, par un pouvoir souverain, parlementaire ou monarchique : cette