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NOTES.

S’il eût été le périclès de la France, s’il eût vu la terrasse d’Aspasie et celle de Laïs, il eût sans doute été plus fastueux : il n’était pas du goût des coloyers, ou moines Grecs, qui firent de si beaux Jardins dans l’Arabie Pétrée.

M. Seiguier, avocat-général, représentait au duc de Chartres, depuis duc d’Orléans, qui lui faisait part de son plan pour bâtir le palais royal, et tout culbuter dans le jardin, que ce projet souffrirait de grandes difficultés. (Il avait lu le mémoire qu’avaient fait les propriétaires des maisons de la rue de Richelieu, de celles de la rue des Bons-Enfans et Neuve-des-Petits-Champs ; il connaissait, leurs droits ; ce mémoire était signé en tête par le marquis de Voyer-d’Argenson) ; il l’engageait à renoncer à ce projet, en lui disant que le public ne verrait point ce changement avec plaisir ; que le profit qu’il en aurait, n’était rien pour un prince comme lui ; que cent mille écus de plus n’étaient rien pour qui devait avoir un jour près de dix millions de revenu ; et qu’il gagnerait, par ce léger sacrifice, l’amour et l’estime générale. Le duc répondit, que c’était bien attrayant, mais que cette estime ne valait pas un petit écu.

Quelle noblesse, quelle élévation, et quel désintéressement dans l’ame de ce prince !