Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/24

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up, effaçait en lui pour un instant tout sentiment de colère et de doute.

— Il y a quelques instants, reprit Belle et Bonne encouragée par ce premier succès, notre bien-aimé Léon agonisait dans d’horribles convulsions… ne me punis pas d’avoir voulu t’épargner cet affreux spectacle… il vit ! il est sauvé !… mais ce bruit, ce vacarme de gens qui se précipiteront en criant dans sa chambre peut le tuer de nouveau dans l’état de faiblesse où il se trouve. Par pitié pour notre enfant… pour moi, dis-leur de ne pas aller plus loin !…

Le mystère ainsi expliqué, la foule prit plus que jamais le parti de Belle et Bonne, dont le visage inondé de larmes exalta les habitués de la guinguette.

— À la porte le commissaire ! à la porte les agents ! cria-t-on de toutes parts.

Le magistrat cherchait à se rapprocher de Belle et Bonne, qui parlait bas au milieu de ses larmes à son mari rassuré.

— Madame, lui dit-il, une visite dans le reste de votre maison est indispensable ; un homme accusé d’un grand crime s’y est réfugié, dit-on ; notre devoir est de ne rien négliger pour le prendre. Mais, soyez tranquille ; tout se fera sans bruit, et la