Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/25

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chambre de votre enfant sera respectée. Retirez-vous auprès de lui.

Belle et Bonne respira.

— Ô madame ! s’écria l’étrangère, vous êtes mère aussi, vous comprendrez ma douleur ; l’homme que nous cherchons m’a volé ma fille !

— Grand Dieu ! murmura Belle et Bonne pâlissant ; mais non, ce n’est pas lui ! ce ne peut être lui !…

Le maître de l’établissement s’approcha de ses habitués et les pria de se retirer, afin de laisser agir la justice ; le passage fut bientôt libre. Belle et Bonne, rassurée, ne le défendait plus. Elle se retourna pour monter, tous firent un pas pour la suivre, mais la jeune femme jeta un cri en s’appuyant de nouveau, faible et défaillante cette fois, sur la rampe de l’escalier.

Le charlatan, refusant de se rendre aux prières de Titi, était venu au devant du danger qui le menaçait et dont il ne semblait guère se soucier, quoique son visage fût pâle et son sourire amer.

— Quel est cet homme ? demanda à Belle et Bonne son mari suffoqué par la surprise.

— C’est le sauveur de notre enfant ! répondit à voix basse la pauvre femme éperdue. Sauve-le à ton tour ; c’est un devoir