Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/58

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— Elle est arrivée, dit Hercule en se frottant les mains. Bravo ! nous allons faire la noce.

Sans se soucier autrement de la scène qu’on venait d’entendre, il entraîna le jeune homme dans la voiture, où les autres les suivirent.

L’enfant, à leur vue, jeta de nouveaux cris de terreur, et se réfugia derrière les jupons de la femme qui la menaçait un instant plus tôt.

— Viens donc là, petite sauvage, dit celle-ci, en la tirant par le bras ; viens donc dire bonsoir à papa.

Hercule l’enleva dans ses iras vigoureux, mais l’enfant cria, hurla et se débattit tant et si bien qu’elle parvint à s’échapper encore.

— C’est la voix du sang qui parle en elle, ricana le Renard.

— Bah ! ça se fera, dit Hercule, c’est peureux ; il lui faut le temps de s’apprivoiser. Elle n’a jamais bu que du lait, la brebis ; quelques verres de grog feront l’affaire ; ça forme on ne peut mieux les enfants, les filles surtout. Allons, la ménagère, prépare le grog.

— C’est bien la peine, grommela celle-ci, de se déranger pour une pareille gamine. On la fouette, donc, et tout est dit,

— Elle a le temps de l’être fouettée, si elle reste entre tes griffes. Un premier jour, je ne veux pas