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Page:La Gerbe, nouvelles et poésies, tome 2, série 1, 1859.djvu/60

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— Je pense absolument comme toi, répondit celui-ci.

Pendant cela, le jeune homme disait à l’enfant, en lui présentant le verre :

— Ne crains pas de boire, chère petite ; c’est bon, bien bon, je t’assure ; et cela te fera du bien.

La petite Cécilie le regardait presque rassurée.

Elle trouva la liqueur de son goût sans doute, car presque aussitôt, elle vida son verre et le rendit en souriant au charlatan.

Une demi-heure après, elle s’endormait sur la planche de la voiture qui devait désormais lui servir de lit. Grâce au grog qui l’avait étourdie, elle ne savait plus ce qui se passait autour d’elle.

Le lendemain matin, le charlatan adressait à Belle et Bonne les quelques lignes qui n’avaient pu sauver la mère d’Anina ; mais le défiant Renard le soupçonnait toujours de quelque intention secrète, et ne le quittait plus ; il n’avait donc avec l’enfant, dont toutes les préférences étaient pour lui, à la grande satisfaction d’Hercule, que des rapports insignifiants, des conversations inutiles.

Cependant la troupe ambulante, qui se disposait à quitter Châlons pour une autre ville de province, voulut, comme toujours, fêter son départ par une orgie ; la petite Cécilie fut de la fête. Rassurée par