ni moi, ne pourrons plus veiller sur elle dans la maison de son oncle ; et…
— Achevez, Betty ; vous m’épouvantez.
— Et son oncle a mille moyens de se débarrasser d’elle.
— Betty, votre affection pour Anina vous cause des terreurs vaines. Une pareille infamie est impossible.
— J’ai entendu, vous dis-je ; Anina est en danger.
— Qu’avez-vous entendu ?
— Lord*** disait, en parlant de l’issue probable du procès à milady inquiète : Eh ! mon Dieu ! il vaut mieux qu’il en soit ainsi. Un jour ou l’autre cette petite fille viendrait encore troubler notre tranquillité, tandis qu’une fois en mon pouvoir, j’ai mille moyens de l’en empêcher.
— Mais elle enlève à notre fils, reprit milady, la moitié de sa fortune.
— Oui ; mais n’héritez-vous point de votre nièce ?
— Sans doute.
— Eh ! bien, puisqu’on nous y force, votre fils héritera de vous les biens d’Anina.
— Lady*** a dû reculer d’horreur ?…
— Milady est une femme soumise à celui qui lui ressemble et la domine ; elle fermera les yeux et laissera tuer l’enfant.