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de Mme de La Guette.

sieur son cher époux. Après quoi toute la compagnie se retira ; nous en fîmes de même, mon mari et moi. Le lendemain je fus voir les nouveaux mariés à leur lit. Ils me témoignèrent tous deux leur satisfaction, et me dirent tant de choses obligeantes et reconnoissantes que j’en étois dans la dernière confusion. Je leur souhaitai toutes sortes de prospérités, et pris congé d’eux pour m’en retourner chez moi à la campagne ; car j’avoue que j’avais grand besoin de repos, pour avoir beaucoup fatigué durant tout ce temps-là. Mon mari demeura pour leur faire compagnie à leur beau château de Mézières[1], où ils furent quelques jours à leur contentement ; puis M. de Marsin partit pour la Catalogne. Mon mari partit aussi quelque temps après et y ramena mon fils, qui commençoit à se faire honnête homme, quoique fort jeune.

Peu de temps après, il se fit un parti en France, comme tout le monde a su. M. de Marsin quitta la Catalogne et le service du roi pour se venir joindre aux troupes de M. le Prince en Guyenne. Mon mari fut assez malheureux d’être du nombre de ceux qui le suivirent. Je dis malheureux encore

    elle parle. Elle ne l’entendoit pas appeler autrement depuis plusieurs années ; et d’ailleurs elle n’étoit pas obligée de se souvenir de l’époque précise où le marquisat de Montauzier avait été érigé en duché.

  1. Maizières en Brouais, à une lieue de Dreux. Ce château appartenoit au marquis de Clermont d’Entraigues, qui prenoit dans les actes le titre de seigneur de Maizières. Il était la résidence de campagne du marquis et de sa famille.