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XXII
Préface.

avoit-on marché un quart de lieue que l’on apprit la retraite de ces pendards vers Avranches, ce qui fit pousser nos arquebusiers pour les atteindre, mais en vain. Ils étoient déjà dans les barricades ; ce qui fit faire halte aux nôtres, près desquels le colonel Gassion s’étant rendu approuva leur résolution et s’avança contre le faubourg, d’où un homme sorti l’assura qu’on étoit résolu d’attendre son attaque, pour laquelle il commanda le sieur de La Guette sur sa main droite ; et en attendant l’arrivée de l’infanterie, le colonel fit mettre pied à terre à vingt fuzeliers du régiment de Coaslin et à ses gardes, et fit donner à la première barricade, où le sieur de Biez fut blessé et nos gens arrêtés par la grande descharge des rebelles. En ce temps-là le sieur de La Guette fit avancer le premier bataillon, qu’il sépara en deux, dont il envoya trois cents à l’attaque du colonel Gassion et en prit deux cents pour la sienne. Il pria aussi le sieur de Crenan de l’assister avec l’escadron de la Meilleraye, et au reste de la cavalerie de suivre ledit colonel. Les volontaires y firent très-bien et s’y trouvèrent en si grand nombre que le récit en seroit aussi ennuyeux comme injuste de nommer les uns et oublier les autres. Le choc fut rude, dans lequel toutefois nous n’eûmes que vingt hommes morts ou blessés… Bref, on tient que l’effet de cet avantage apportera la tranquillité dans la province. »